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samedi 26 décembre 2015

MYTHOLOGIE PERSE - LES TEXTES


J'ai sincèrement hésité à vous expliquer chacune des sections de l'Avesta, mais après réflexion, j'ai préféré vous laisser faire tout le travail, en vous aidant juste par un inventaire précis (vu l'immensité de la tâche, je pense avoir fait le bon choix). De même pour les autres textes, comme le Livre des Rois ou encore Le livre d'Arda Viraz. Après tout, la curiosité doit toujours précédé l'effort par soi-même pour apprendre avec passion et rigueur. N'est-ce pas ? :)

N'empêche, que j'aurai aimé avoir ce genre de guide au début de mes recherches, c'est une chance de pouvoir réunir toutes ces informations gratuitement sur la toile pour partager les connaissances. Si quelque chose ne vous semble pas bon (ce qui peut arriver), n'hésitez pas à m'en faire part :)

AVESTA - NASKS
Je voulais prendre quelques lignes avant toute chose pour lister les 21 Nasks originels de l'Avesta, dont il nous reste que le Vendidad. Cette liste nous est connue notamment grâce au Denkart.

GAHANIG 01. Le Stot Yasht - Intégralement conservé dans le Yasna. 
02. Le Sudgar - Il nous reste quelques fragments. Traitait entre autre de la prière et des aumônes.
03. Le Warshtmansar - Comprenait des commentaires sur les Gathas.
04. Le Bag - Était de même contenu avec, en plus, le Yasna 19-21.
05. Le Wastag - Complètement perdu.
06. Le Hadoxt (hadokht)- En partie conservé, notamment grâce au Hadoxt Nask.
07. Le Spand - Il nous reste quelques fragments, avec la vie de Zarathushtra.

HADAG MANHARIG
08. Le Damdad - Il nous reste quelques fragments relatifs à la cosmogonie.
09. Le Naxtar - Intégralement perdu.
10. Le Pajag - Contenait le Gah et le Siroza.
11. Le Rapwishtaiti - Il nous reste que quelques fragments relatifs au sacrifice.
12. Le Barish - Il nous reste quelques fragments se rapportant à des questions morales.
13. Le Kashkaysraw - Subsiste quelques fragments concernant l'annulation d'un sacrifice.
14. Le Vishtasp Yasht - En partie conservé.

DADIG
15. Le Nikatum - Reste quelques fragments.
16. Le Duzd Sar Nizad - Reste également quelques fragments.
17. Le Hushparam - Contenait le Nerangestan.
18. Le Sakatum - Subsiste quelques fragments.
19. Le Vendidad - Intégralement conservé.
20. Le Cihrdad - Relatif à l'histoire de l'Iran mais dont il ne subsiste que quelques fragments.
21. Le Bagan Yasht - Contient des hymnes aux dieux (Yasna 9-11, 57, Yesht 5-19).

N'essayez pas de réunir ces ouvrages ou de perdre votre temps dans des recherches Internet : vous ne trouverez pas ces textes puisqu'ils sont perdus pour beaucoup, certainement à jamais, sauf en ce qui concerne le Vendidad, conservé dans son intégralité. Cela permet juste de se rendre compte de l'importance du texte sacré originel et, d'un œil plus pessimiste, de tout ce que l'on a perdu.

AVESTA - YASNA
Nous avons donc à notre disposition 72 yasna (hymnes d'adoration), dont les 17 gathas et 55 yasna non gathiques.

APPEL DES YAZATAS (YASNA 01-02)
01. Introduction et appel aux Yazatas.
02. Consécration du Bareçma et du Zaothra.
LE SROSH DARUN (YASNA 03-08)
03. L'Atharvan dépose le Bareçma et le Zaothra et renouvelle l'annonce du sacrifice.
04. Consécration du Hôma, des bois et des parfums.
05. Chapitre identique au Hat 36.
06. Chant de louange à Ahura et aux Amesha-Spentas.
07. Présentation des offrandes.
08. Prière à réciter pendant les oblations.
LE HOM YAST (YASNA 09-11)
09. Yesht de Hôma.
10. Préparation du jus du Hôma.
11. Consommation du sacrifice.
PROFESSION DE FOI (YASNA 12-13)
12. Profession de foi.
13. Invocations et éloge des clans, d'Atar et des Amesha Spenta.
LE STAOTA YESNYA (YASNA 14-58)
14. Hymne de louange à Ahura-Mazda et à divers génies.
15. Suite du 14.
16. Suite du 14.
17. Suite du 14.
18. Suite du 14.
BAYAN YAST (YASNA 19-21)
19. Commentaire de l'Ahuna Vairya.
20. Commentaire de l'Ashem Vohû.
21. Commentaire de Yènhê Hâtàm.
HOMAST YAST (YASNA 22-26)
22. Invocations de divinités et de Haoma.
23. Prière aux Fravashis en faveur des morts.
24. Suite du 23.
25. Suite du 23.
26. Suite du 23.
PRIÈRES (YASNA 27)
27. Prière finale du sacrifice (reprend les trois grandes prières).
GATHA I (YASNA 28-34)
28-34. Gatha Ahounavaiti
YASNA HAPTANHAITI (YASNA 35-42)
35. Louanges à Ahura et aux Amesha-Spentas.
36. Prières à réciter près de l'autel du feu.
37. Louanges à Ahura et aux Amesha-Spentas.
38. Hymne de louanges aux eaux, aux principes liquides.
39. Louanges aux esprits des troupeaux et des hommes ; à Ahura-Mazda.
40. Eschatologie.
41. Prière pour obtenir les dons terrestres et célestes.
42. Prière finale du Yasna Haptanhâiti.
GATHA II (YASNA 43-46)
43-46. Gatha Oustavaiti.
GATHA III (YASNA 47-50)
47-50. Gatha Spenta Mainyu.
GATHA IV (YASNA 51)
51. Gatha Vohou Khshatra.
ÉLOGE D'ASHI (YASNA 52)
52. Présentation des principales fonctions de la déesse ; Prière pour la santé.
GATHA V (YASNA 53)
53. Gatha Vahishtoisti.
PRIÈRE ET INVOCATIONS (YASNA 54-62)
54. Prière Airyama-Ishya.
55. Hommage aux Gâthâs.
56. Yesht de Sraosha.
57. Suite du 56.
58. La formule du Pasteur.
59. Invocation des génies et des feux.
60. Dahma Afritis, la Docte Bénédiction.
61. Hommage au feu. Culte qui lui est dû.
62. Suite du 61.
AB-ZOHR (YASNA 63-69)
63. Homme à Ahura Mazda.
64. Prière aux génie des eaux. Imprécation. Culte des eaux.
65. Suite du 64.
66. Suite du 64.
67. Suite du 64.
68. Suite du 64.
69. Suite du 64.
INVOCATIONS (YASNA 70-72)
70. Éloge des Amesha Spenta et de Sraosha.
71. Hommage aux Gâthâs.
72. Clôture de la cérémonie du Yasna ; Formules d'éloge.

Ne vous laissez pas influencer par le nombre de Hats ; on y retrouve fréquemment les mêmes phrases, les mêmes formulations, et finalement, cela nuit à l'intérêt du Yasna dans le cadre mythologique. Et oui, il s'agit bien d'un texte religieux, et cela se ressent bien dans le Yasna :)

AVESTA - LES GATHAS
Il s'agit de 17 chants écrits par Zarathoustra lui-même (du moins dans la légende), faisant partie du Yasna, et qui demeurent clairement indatables avec exactitude. On peut aisément trouver une traduction française de ces Gathas, notamment grâce à deux excellents ouvrages : Les Gathas : Le livre sublime de Zarathoustra, de Khosro Khazai Pardis, aux éditions Albin Michel, et Zoroastre, de J. Duchesne-Guillemin, aux éditions Les grands initiés. Inutile d'en dire plus ici tant la traduction est passionnante et la lecture simple. Mais retenez bien ceci : 5 Gathas pour 17 chapitres.

I. GATHA AHUNAVAITI
01. Yasna, hat 28 (Zarathoustra demande à être guidé afin de sauver l'âme de la terre et la conduite au bonheur).
02. Yasna, hat 29 (Zarathoustra est choisi pour guider le monde vers le bonheur).
03. Yasna, hat 30 (Le bien, le mal et la liberté de choix).
04. Yasna, hat 31 (Le liberté de choix).
05. Yasna, hat 32 (Enseignement trompeur et enseignement malfaisant).
06. Yasna, hat 33 (O Ahura Mazda, révèle-toi à moi).
07. Yasna, hat 34 (Agissez par la pensée juste et préservez la justesse qui est la base de la sérénité).

II. GATHA OUSTAVAITI
08. Yasna, hat 43 (Le bonheur appartient à celui qui rend les autres heureux).
09. Yasna, hat 44 (Réponds à mes questions et dis-moi pourquoi et comment).
10. Yasna, hat 45 (Les deux voies de la pensée et de la vie).
11. Yasna, hat 46 (Découragement, persévérance et victoire).

III. GATHA SPENTA MAINYU
12. Yasna, hat 47 (Ahura Mazda, la force qui crée et fait progresser).
13. Yasna, hat 48 (Le meilleur refuge est une terre gouvernée par la sérénité).
14. Yasna, hat 49 (Résistance contre les dirigeants oppresseurs).
15. Yasna, hat 50 (O Mazda, je te loue avec les Gathas qui éveillent la pensée).

IV. GATHA VOHUKSHATHRA
16. Yasna, hat 51 (Union dans la pensée, la parole et l'action justes).

V. GATHA VAHISHTOISTI
17. Yasna, hat 53 (D'abord consulte ta sagesse, et ensuite choisis).

Voici quelques phrases que j'ai tenu à recopier tant elles m'ont marqué par leur modernité et leur panache. Elles sont toutes tirées du livre de Khosro Khazai Pardis, Les Gathas : Le libre sublime de Zarathoustra. Quelle chance d'avoir accès à tout cela !

"Il n'y aucune autorité dans le monde qui puisse supprimer l'injuste" (Chant II)

"Le plus grand bonheur appartient à ceux qui enseignent aux autres les secrets d'une vie heureuse" (Chant IV)

"Les dirigeants religieux menteurs et les politiciens arrogants qui n'ont jamais offert de vie libre et joyeuse au peuple seront combattus" (Chant V)

"C'est aussi une obligation du juste d'avertir ses compagnons et amis pour qu'ils le protègent contre les nuisances des malfaisants" (Chant XI)

"Les actions néfastes d'un malfaisant qui veut opprimer le peuple n'atteindront pas leur cible car celles-ci se retourneront contre lui et l'éloigneront d'une vie heureuse en le conduisant à la déchéance" (Chant XI)

"Les dirigeants oppresseurs, alliés aux chefs religieux, essaient de dominer le peuple par la ruse et la force en gaspillant leur vie. Mais lorsqu'ils arrivent au Pont de l'Estimation, leur conscience et leur âme rugissent contre eux car ils ont été tout le temps dans la Demeure de la Tromperie" (Chant XI)

"Le juste, même pauvre, est précieux au sein de son peuple, et le malfaisant, même riche, est sans valeur" (Chant XII)

"Seul un travail dur et persévérant peut mener à la compréhension de sa force intérieure afin de l'utiliser pour une vie meilleure" (Chant XVI)

"Sachez que dans ce monde, le mensonge est le destructeur de la vie" (Chant XVII)

"Le plaisir qui est obtenu en trompant les autres est source de peines et de souffrances" (Chant XVII)

AVESTA - LE VISPERED (OU VISPERAT)
Il s'agit d'une partie très courte de l'Avesta, composée de 24 chapitres (Kardés) assez courts. On le considère comme un complément au Yasna.

01. Annonce du sacrifice, invocation des génies appelés à y présider (Suite du Yasna XIII).
02. Consécration du Barecma et du Zaothra (Suite du Yasna II).
03. L'officiant convoque au sacrifice  tous les ministres du culte et invoque les Amesha Spenta (Suite du Yasna XI).
04. Suite et conclusion du Yasna XIV.
05. Prière aux Amesha Spenta (Conclusion du Yasna XV).
06. Prière aux Amesha Spenta (Conclusion du Yasna XVII).
07. Prière à différents génies (Suite du Kardé précédent).
08. Prière à Ahura Mazda et aux Amesha Spenta (Yasna XXI).
09. Offrande du Homa et du Zaothra (Suite du Yasna XXII).
10. Suite.
11. Prière pendant le sacrifice du Hôma.
12. Suite.
13. Prière finale du sacrifice du Hôma (Yasna XXVII).
14. Prière intercalée dans le Gâtha Ahunavaiti (Suite du Yasna XXX).
15. Conclusion du Gâtha Ahunavaiti (Yasna XXXIV).
16. Préparation au Yasna Haptanhaiti.
17. Prière après la récitation du Yasna Haptanhaiti.
18. Prière après la récitation du Gâtha Ustavaiti.
19. Prière après la récitation du Gâtha Cpentâ Mainyu.
20. Conclusion du Gâtha Vohu Khshathra.
21. Prière intercalée entre les Fargards XVI et XVII.
22. Suite.
23. Prière après la récitation du Gâtha Vahistoisti.
24. Conclusion de l'Airyama-Ishya.

AVESTA - VENDIDAD
"Loi contre les démons" - Il s'agit de la partie la plus importante de l'Avesta, composé de 22 Fangards (chapitres ou littéralement "divisions"). C'est surtout le seul des 21 nask de l'Avesta qui nous soit parvenu entier. Il est narré sous la forme d'un entretien entre Ahura Mazda et Zarathoustra.

01. Créations terrestres d'Ahura Mazda.
02. Légende de Yima ; Développement de la création ; Déluge.
03. Actes et objets agréables à la terre.
04. Des contrats et de leur violation (droit contractuel et droit pénal).
05. Impureté causée par le contact des cadavres ; purification I.
06. Impureté causée par le contact des cadavres ; purification II.
07. Impureté causée par le contact des cadavres ; purification III.
08. Impureté causée par le contact des cadavres ; purification IV.
09. Impureté causée par le contact des cadavres ; purification V.
10. Impureté causée par le contact des cadavres ; purification VI.
11. Prières efficaces pour l'expulsion des dévas : purification VII.
12. Purification d'un corps : purification VIII.
13. Du chien.
14. De quelques instruments purificatoires.
15. Énumération des divers péchés.
16. De l'impureté des femmes.
17. De la coupe des ongles et des cheveux.
18. Distinction entre les vrais et les faux mazdéens.
19. Tentations de Zarathoustra.
20. De la médecine I.
21. De la médecine II.
22. Ahura Mazda voyant les maux dont Anro Mainyus accable la Terre.

Sans conteste, les chapitres les plus intéressants du point de vue mythologique sont les deux premiers (surtout le deuxième !), avec (selon moi) le chapitre 19 sur la tentation de Zarathushtra. Les autres nous sont utiles pour comprendre la pensée mazdéenne au quotidien et face aux différentes situations de la vie. Par exemple, on apprend l'importance d'un contrat ou d'une promesse chez les perses, leur vision de la mort et tout ce qu'il faut éviter de faire (le toucher !), l'importance du chien, la vision des règles des femmes chez les mazdéens, les différents péchés,...

J'ai voulu noter un passage vraiment intéressant sur l'acte sexuel lorsqu'une femme a ses règles :

"Celui qui répand sa semence dans une femme qui, conformément à son sexe, a ses règles, voit son sang, il ne commet pas un acte meilleur que s'il fait cuire le cadavre de son fils qu'il a engendré pour en faire de la bouillie, s'il met de la graisse sur le feu."
Vendidad - Chapitre 16

Des propos comme cela font peut-être rire aujourd'hui, mais force est de constater qu'on ne rigole pas avec cela dans la religion mazdéenne !

AVESTA - KHORDA AVESTA
Le Khorda Avesta comprend tout ce qui suit, à savoir les Yashts, les Gahs, les Nyayishs, les Afrigans, le Sirozah, mais également une multitude de fragments, de textes mineurs et de prières.

PRIÈRES
01. Ashem Vohu.
02. Ahuna Vairya.
03. Prière de la ceinture (Kusti) - Nerang I Kusti Bastan.
04. Prière à Sraosha.
05. Prière à l'aurore.

TEXTES MINEURS
01. Afrin I Zardust - "Bénédictions de Zarathustra", adressées à Vistaspa.
02. Aogemadaeca - Traité de la mort.
03. Frahang I Oim - Lexique avestique.
04. Hadoxt Nask - "Livre des écrits".
05. Nerang I Ataxs - "Préceptes relatifs au culte du feu".
06. Herbedestan & Nerangestan - "Préceptes sur l'organisation du culte".
07. Pursisniha - "Les questions", correspondant aux Rivâyats.
08. Vaetha Nask - Questions juridiques et éthiques.
09. Vistasp Yast - Dialogue entre Zarathustra et Vistaspa.

FRAGMENTS DIVERS
01. Fragments Anklesaria.
02. Fragment Aogemadaeca.
03. Fragment Bundahishn.
04. Fragment Barthélémy.
05. Fragments Darmesteter.
06. Fragments West.
07. Fragment Geldner.
08. Fragment Gray.
09. Fragment Ganjesayegan.
10. Fragment Sanjana.
11. Fragments Wizirkard I Denig.
12. Fragments du Vendidad Sada.
13. Fragments du Videvdad Pehlevi.
14. Fragments Westergaard.
15. Fragments du Yasna Pehlevi.

AVESTA - YASHTS (OU YESHTS)
Cela veut dire "Hymnes sacrificiels". Il s'agit de 21 cantiques accompagnant les sacrifices, et consacrées à diverses divinités.

01. Yasht d'Ohrmazd (consacré à Ahura-Mazda).
02. Yasht des sept Amesha Spentas (consacré aux Amesha Spentas).
03. Yasht d'Ardvahist (consacré à Asha Vashista).
04. Hordad Yasht (consacré à Haurvatat).
05. Aban Yasht (consacré à Anahita).
06. Khorshed Yasht (consacré au Soleil).
07. Mah Yasht (consacré à la Lune).
08. Tistrya Yasht (consacré à Tishtar).
09. Gosh Yasht (consacré au génie des animaux domestiques Druvaspa).
10. Mihr Yasht (consacré à Mithra).
11. Crosh Yasht (consacré à Sraosha).
12. Rashn Yasht (consacré à Rashnu).
13. Fravardin Yasht (consacré aux Fravashis).
14. Bahram Yasht (consacré à Verethragna).
15. Ram Yasht (consacré à Vayu).
16. Din Yasht (consacré à la loi mazdéenne Cista).
17. Ard Yasht (consacré à Ashi Vahuni).
18. Astad Yasht (consacré au Xwarnah Aryen).
19. Zamyad Yasht (consacré à la Terre et au Xwarnah des Kavis).
20. Hom Yasht (consacré à Haoma).
21. Vanand Yasht (consacré à Vanant).

AVESTA - LES GAHS
Il s'agit d'un ensemble de prières très courtes à réciter selon les divisions du jour, dédié aux Asnya.

01. Gah Havani (= le matin).
02. Gah Rapithwin (= milieu du jour, midi).
03. Gah Uziren ou Uzayeirina (= la soirée).
04. Gah Aiwicrythrema ou Aiwisruthrima (= première partie de la nuit, jusqu'à minuit).
05. Gah Usahina (= deuxième partie de la nuit, jusqu'aux premières lueurs de l'aurore).

AVESTA - NYAYISHS (OU NIYAYISN)
Ce sont des prières de louanges et de bénédictions, prières de dévotion privée qui se récitent à certains temps du jour ou de l'année. Ils sont composés de morceaux pris en différents endroits de l'Avesta et semblent, par conséquent, avoir été rédigés et rajoutés bien plus tard.

01. Khorshed Nyayish (= Nyayish au soleil).
02. Mihir Nyayish (= Nyayish à Mithra).
03. Mah Nyayish (= Nyayish à la lune).
04. Aban Nyayish (= Nyayish aux eaux).
05. Atash-Behram Nyayish (= Nyayish au feu).

AVESTA - AFRIGANS (OU AFRINAGAN)
Il s'agit de bénédictions, au nombre de 4.

01. Afrigan Dahman (consacrée aux défunts).
02. Afrigan Gatha (consacrée aux Gathas).
03. Afrigan Gahambar (on la récite pendant les Gahambars ; consacrée aux fêtes des saisons).
04. Afrigan Rapithwin (consacrée à l'après-midi).


AVESTA - SIROZAH
Cela veut dire "Trente jours". Cette prière est composée de 30 invocations très courtes, adressées aux génies qui président aux trente jours du mois. Il existe un "Petit" et un "Grand" Sirozah.

01. Ohrmazd (Ahura Mazda).
02. Vohuman.
03. Ardwahisht.
04. Shahrewar.
05. Spandarmad.
06. Hordad.
07. Amurdad.
08. Dai-pa-Adar ("le jour du créateur avant Adar") donc Ohrmazd.
09. Adar (Feu).
10. Aban (Eau).
11. Khorshed (Soleil brillant).
12. Mah (Lune).
13. Tishtar (L'étoile Sirius).
14. Gosh Urvan (L'âme du boeuf).
15. Dai-pa-Mihr ("le jour du créateur avant Mithra") donc Ohrmazd.
16. Mithra 
17. Srosh [Sraosha] 
18. Rashnu 
19. Farwardin 
20. Verethragna (Victoire, Triomphe sur le mal).
21. Rama (Paix, Joie).
22. Vata (Vent, Atmosphère).
23. Dai-pa-Din ("le jour du créateur avant Din") donc Ohrmazd.
24. Cista (La bonne religion).
25. Ashi (Bénédiction).
26. Arstat.
27. Asman (Ciel).
28. Zam (Terre).
29. Mahraspand (Sainte parole).
30. Anagran (Lumière sans fin).

AVESTA - PATETS
Il s'agit de prières de repentance, ajoutées bien plus tardivement et au nombre de trois.

01. Patet Aderbât.
02. Patet Zôd.
03. Patet Erâni.

LE LIVRE DES ROIS - SHAHNAMEH
Il s'agit d'un poème épique, écrit par Ferdowsi (vers 940-1025) entre 975 et 1010 (35 ans de labeur), qui narre l'histoire du grand empire perse, depuis sa fondation (les premiers rois mythiques) jusqu'aux Sassanides et la conquête par les arabes au 7e siècle. Véritable œuvre fondatrice de la culture iranienne, il se compose de sept livres, entièrement traduits en français par Jules Mohl (1800-1876) au 19e siècle, correspondant ainsi à environ 50.000 distiques, c'est à dire 100.000 vers de 11 syllabes.

"Ce qui a vieilli ne peut rajeunir"

On divise le Shah-Nameh traditionnellement en trois parties : mythique (de Kyumars à la mort de Feridun), héroïque (jusqu'à la mort de Rostam), et historique (d'Alexandre le Grand jusqu'au dernier roi Sassanide Dârâ).

LIVRE I - L'HISTOIRE DES CIVILISATEURS
Ce premier livre traite la partie Mythologique et lance la partie héroïque. Autant vous dire qu'il s'agit pour mon blog du plus intéressant. Il énumère les rois mythiques (la dynastie des Pishdadiens), puis les premiers rois Keyanides. Quel plaisir de lire la chute de Djamshid et la prise du trône du diabolique Zahhak, qui sera finalement renversé 1000 ans plus tard par Feridoun et Kaveh ! A lire absolument !!

À RETENIR : 
GAYOMARD (OU KEYUMARS, OU KAIOUMORS, OU KYUMARS)
Il est le premier homme et le premier roi mythique de Perse. Vêtu d'une peau de léopard, il règne 30 ans du haut d'une montagne, qui sont grandement bénéfiques pour l'humanité. Il a un fils, qui se prénomme Siyamak. On retrouve Gayomard dans la littérature zoroastrienne, notamment dans le Bundahishn (n'hésitez pas à vous rendre dans la section La cosmogonie perse). Il est tué par Ahriman chez les Zoroastriens, mais bizarrement, dans le Livre des rois, il semble mourir de vieillesse, apaisé, après que Hooshang eut vengé son père du démon noir.

"Kaïoumors ayant ainsi achevé la vengeance qu’il avait désirée, sa vie s'en alla, il mourut, et le monde resta vide de lui"

Il enseigne aux hommes l'art de se vêtir. Son fils, Siamak (Siyamak) engendrera Hooshang, le second Shah.

SIYAMAK (OU SIAMAK)
Fils de Gayomard, Siamak n'a pas le temps de devenir roi de Perse, car il est tué par le Div noir, fils d'Ahriman. En effet, l'ange Sorush prévient Keyoumars qu'Ahriman veut le destituer. Siamak veut alors le combattre mais ce dernier meurt des mains du Div noir.

HOOSHANG (OU HOUSCHENG, OU HAOSHYANGHA)
Petit-fils de Gayomard et fils de Siamak, il veut venger le meurtre de son père, tué par le démon noir. Il finit par terrasser le démon en lui coupant la tête et lui arrachant la peau, vengeant ainsi son père autant que son grand-père. Il règne 30 ou 40 ans (selon les versions) à la mort de Gayomard, et aura un fils : Tahmurash. Il enseignera l'art du forgeron en plus de l'agriculture.

TAHMURAS (OU TAHMURASH)
Fils de Hooshang, il règne lui aussi 30 ans, et enseigne le filage en plus de la domestication des animaux. Il est connu pour avoir réussi à chevaucher Ahriman trente ans durant, alors transformé en cheval noir, faisant le tour du monde. Mais il finit dévoré par sa monture une fois les 30 ans passés. Il est également réputé pour avoir volé les 7 écritures et avoir été un grand tueur de démons, qui lui enseigne alors l'écriture en échange de leur vie. Il a un fils, Djemschid, qui le remplace naturellement à sa mort.

"Il domina sur sur la terre aux sept Karshvar, sur les démons et les hommes, les Yatus et les Pairikas, les ennemis, les aveugles et les sourds ; il terrassa démons et hommes, et monta Angra Mainyu sous forme de cheval, pendant trente années, d'un bout à l'autre de la terre."
Yasht 19

"Le puissant Tahmuras avait enchainé Ahriman ; trente ans durant, il resta dans les liens, vil et méprisé ; le glorieux souverain mettait sur lui la selle et en guise de cheval le montait. Chaque jour à l'aurore, sitôt qu'il s'éveillait, le brave roi étendait la selle sur Iblis et chevauchait vers l'Alborz ; chaque jour, par trois fois, couraient autour du monde le cheval et le héros, et quand le cheval s'élançait, il lui frappait la tête d'un coup de sa massue."
Rivâiet

DJAMSHID (OU YIMA)
Fils de Tahmuras, il incarne le roi idéal, qui combat les démons et gagne toujours. Son règne est excessivement long, puisque Djamshid gouverne durant 700 ans ! Mais c'est un règne de paix et d'abondance.
"Pour le royaume de Yima, il n'y eut ni froid glacé, ni chaleur excessive, ni vieillesse ni mort, ni envies créées par les dévas."
Il enseigne l'architecture et la médecine, et règne des siècles durant dans un monde en paix. Hélas, il finit par succomber à l'orgueil et au mensonge, s'exclamant notamment : "Il faut reconnaître en moi le créateur du monde." Djamshid, souillé par l'orgueil, se voit alors retiré sa gloire divine. Il est tué par Zahhak, créature du démon, qui récupère alors le trône pour un millénaire de ténèbres.

"Sous son règne, il n'y avait ni froidure ni chaleur, il n'y avait ni vieillesse ni mort, ni l'envie créée par les dévas, avant qu'il ne mentît, avant qu'il ne commençât à concevoir son discours mensonger, faux. Et lorsqu'il commença à concevoir son discours mensonger, faux, au vu de tous, le Xwarnah s'éloigna de lui, sous la forme d'un oiseau ; lorsqu'il vit s'échapper le Xwarnah, le beau Yima, aux bons troupeaux, se mit à errer, Yima le désespéré, abattu par l'adversité ; il se dissimula à la surface de la terre."
Yesht 19

ZAHHAK (OU ZOHHAK)
Zahhak n'est pas un héros, bien au contraire. Il est celui qui incarne le mal chez les Hommes, ayant cédé à la tentation des Divs. Il est l'incarnation du démon Azhi Dahaka.
Fils de Merdas, Zohhak est un arabe. Il est corrompu par Iblis, esprit du mal (Ahriman), qui l'oblige à tuer son père. Ahriman lui baise alors les épaules, et deux serpents noirs se mettent alors à pousser, un par épaule. Repoussant dès qu'ils sont arrachés, ces deux serpents doivent manger des cervelles d'hommes pour être apaisés, forçant Zohhak à sacrifier de nombreuses vies chaque jour durant tout son règne.
Zahhak tue Djemschid et s'empare du trône de Perse, noyant ainsi le monde dans les ténèbres durant 1000 ans. Chaque jour de son règne, deux personnes sont tués pour nourrir ses serpents. Il sera finalement vaincu par Feridoun, mais épargné et attaché à une montagne jusqu'à la fin du monde. Il est alors délivré mais tué par Keresaspa.


"Azi Dahaka à la triple gueule, aux trois têtes, aux six yeux, aux mille stratagèmes, la très forte Druj démoniaque, le menteur néfaste aux vivants, la très puissante Druj, qu'Angra Mainyu a conçue contre le monde matériel, pour anéantir le monde d'Asha."
Yesht 19

KAVEH LE FORGERON
Kaveh n'est pas roi de Perse, mais accompagne Feridoun dans sa lutte contre Zahhak. Il a déjà perdu ses 17 fils, sacrifiés pour les besoins de Zahhak, et porte la rébellion avec détermination. Il met son tablier au bout de sa lance pour en faire un étendard, qui deviendra mythique (l'étendard de Kaveh).

FERIDOUN (OU FARIDUN, OU FEREYDOUN, OU THRAETAONA, OU TRITA)
Fils d'Abtin, descendant de Djamshid, et de Faranak, Feridoun est celui qui combattra et vaincra Zahhak après 1000 ans de sombre règne. Accompagné par Kaveh le forgeron, il souhaite lui aussi se venger de la mort de ses parents, tué par Zahhak. Bizarrement, il ne tue pas Zahhak, sur demande divine de Serosh, mais l'attache au Mont Damavand où il y sera prisonnier jusqu'à la fin du monde.

Le monde libéré des ténèbres, Feridoun monte sur le trône et règne 500 ans sur la Perse. Puis décide de partager le monde entre ses trois fils, Salm, Tour et Iradj. Salm hérite du pays de Rum (Asie Mineure et Occident), Tur de l'Asie centrale (+ Chine) tandis qu'Iradj hérite de l'Iran, la région la plus prospère. Jaloux, les deux premiers vont alors se liguer pour tuer Iradj, avant que le fils de ce dernier, Manoutchehr (ou Manuchehr) ne se venge en tuant ses deux oncles. Manoutchehr portera ensuite la couronne des Keyanides durant 120 ans après la mort de son grand-père. Cet épisode marque le début des guerres turo-iraniennes, qui prennent une place prépondérante dans Le livre des rois.

Notons juste que Feridun a ses trois fils avec deux femmes différentes : Avec Shahrnâz, il a Salm et Tur ; avec Arnevâz, il a Iradj.


LIVRES II, III et IV - LES ROIS KEYANIDES 
Avec ces trois livres, nous sommes en plein dans la partie dite Héroïque. On peut y suivre les aventures de Key Kavous, Siavosh, Rostam ou encore Key Khosrow contre les forces du Touran, notamment Afrasiab et Pesheng. C'est une lutte perpétuelle entre l'Iran et le Touran, pays d'Asie centrale, c'est à dire entre le Bien et le Mal. A noter le plus grand moment (selon moi) de cette œuvre magistrale dans le livre II, avec le duel entre Rostam et son fils Sohrab, point d'orgue dramatique du Livre des Rois.

Rostam est incontestablement le plus grand héros perse, et son influence est primordiale. Il est le fils de Zal et de Roudabeh, et doit sa naissance à l'aide du Simurgh, l'oiseau légendaire, qui enseigne la césarienne à Zal. Son grand père, fils de Zal, est Sam. Rostam naît sous Manuchehr et va vivre près de 700 ans (!!), toujours accompagné de son fidèle destrier, Rakhsh. Il aura un fils avec Tahminé, se prénommant Sohrab, qu'il combattra et vaincra en ne sachant pas qui il est. Rostam meurt après la destitution de Goshtasp.

"Ma selle est mon trône, mon casque est ma couronne, ma cuirasse est ma robe, et mon âme ne songe qu'à la mort."



À RETENIR : 
La pièce centrale de cette partie demeure le héros Rostam, fils de Zal (qui est abandonné près du mont Alburz) et de Roudabé. Il chevauche son célèbre destrier Rakhsh, et accomplit des exploits par sa force herculéenne. Il tombe amoureux de Tahminé, avec qui il aura un fils, Sohrab. C'est d'ailleurs contre lui que Rostam se battra dans la partie la plus épique et dramatique du Livre des Rois, puisqu'il finit par tuer son propre fils. Rostam sera finalement tué par Shaghad, mais il aura avant accomplit nombres d'exploits et installer sur le trône Key Ghobad puis Key Kavous.

On dénombre entre 8 et 10 rois Kéyanides :
Key Qobâd règne 100 ans.
Key Kavous règne 150 ans.
Key Khosrow règne 60 ans.
Siavosh (qui ne règne pas).
Lahrasp règne 120 ans.
Goshtasp règne 120 ans.
Bahman  règne 99 ans.
Hômay.
Dârâb.
Dârâ (Darius III).

LIVRES V, VI et VII - LES ROIS PARTHES ET LES SASSANIDES
Ces trois derniers livres traitent de la partie dite Historique. Logiquement, je n'en parlerai pas plus ici, surtout que, pour moi, la fin du Livre des rois est loin d'être la plus intéressante. Disons simplement que ces livres traitent (entre autre) d'Alexandre le Grand (sous le nom de Sékander), de la dynastie Parthe (les Arsacides), et des Sassanides, du fondateur Shapur II (309-379) jusqu'à la conquête des arabes sous le règne du dernier roi Yazdgard III (632-651). Entre les deux, 50 rois se succèderont. Ici, les personnages n'ont plus la stature surhumaine des héros des anciens âges. Certains noms feraient même référence aux rois achéménides, sans que l'on puisse le confirmer (Lohrasp = Hytaspes ; Gustasp = Darius ; Isfendar = Xerxès).

Abtin = père de Feridun, descendant de Tahmouras.
Afrasyab = fils de Pashang, roi du Touran.
Akvan = démon.
Arjung = démon.
Arnevâz = fille de Djamshid, femme de Feridun et mère d'Iradj.
Bahman = fils d'Esfandyar, roi d'Iran.
Bijen = fils de Giv, héros.
Dârâ = fils de Dârâb, assimilé à Darius III.
Dârâb = fils de Bahman, roi d'Iran.
Div blanc = démon.
Djamshid = fils de Tahmuras.
Esfandyar = fils de Goshtasp.
Farangis = fille d'Afrasyab, épouse de Siavosh et mère de Key Khosrow.
Feridoun = descendant de Tahmuras.
Garsivaz = frère d'Afrasyab.
Gershasp = frère d'Afrasyab.
Giv = fils de Gudarz et père de Bijen.
Goshtasp = fils de Lohrasp, roi d'Iran.
Gurdarz = père de Giv, héros.
Hooshang = petit-fils de Gayomard, fils de Siamak.
Iradj = fils de Feridoun, roi d'Iran.
Iskandar = Alexandre le Grand.
Kaveh = forgeron.
Key Kavous = fils de Key Qobâd, roi d'Iran.
Key Khosrow = fils de Siavosh et Farangis, roi d'Iran.
Key Qobâd = descendant de Feridoun, roi d'Iran.
Keyumars (Gayomard) = premier roi mythique.
Lohrasp = descendant de Hooshang, roi d'Iran.
Manijeh = fille d'Afrasyab, épouse de Bijen.
Manuchehr = petit-fils de Feridoun, roi d'Iran.
Mehrâb = petit-fils de Zahhak, roi de Kaboul.
Merdas = père de Zahhak, roi arabe.
Nowzar = fils de Manuchehr, roi d'Iran.
Pashang = descendant de Tur, roi d'Iran.
Piran = pahlavân d'Afrasyab.
Rostam = fils de Zâl et de Rudâbeh, héros.
Rudâbeh = fille de Mehrâb, mère de Rostam.
Pays de Rum = Asie mineure + Occident.
Salm = fils de Feridoun, roi de Rum.
Sam = père de Zâl, héros.
Shahrnâz = fille de Djamshid, femme de Feridun, mère de Salm et Tur.
Simurgh = oiseau fabuleux.
Sindokht =  épouse de Mehrâb.
Sohrab = fils de Rostam et de Tahmineh, héros.
Sorush = ange.
Sudabeh = fille du roi du Hamâvarân, épouse de Key Kavous.
Siamak = fils de Gayomard.
Siavosh = fils de Key Kavous.
Tahmineh = fille du roi du Turan.
Turan = pays du Tur (Asie centrale à l'Ouest de la Chine).
Vivanhâo = père de Yima.
Zahhak = fils de Merdas, tyran mythique, assimilé au démon Azhi Dahaka.
Zâl = fils de Sâm, père de Rostam, héros.
Zow = fils de Tahmasp et descendant de Feridoun, roi d'Iran.

LE BUNDAHISHN
Inutile de parler de ce texte plus largement, puisqu'il est intégralement analysé dans la section "La cosmogonie perse", avec la seule traduction française que j'ai pu me procurer au prix de longues heures de recherches...

LE DENKART
Cette source demeure pour moi la plus mystérieuse de toute. Il ne semble en exister aucune traduction française aujourd'hui, et je n'ai pu trouver qu'une version anglaise à ce jour (en ce qui concerne une version complète). On me l'avait vendu comme un résumé de l'Avesta en pehlevi, mais il semblerait qu'il s'agisse de bien plus. Il existe une traduction du livre III du Denkart faite par Jean de Menasce en 1973, ce qui constitue déjà une base de lecture.

"L'homme appartient à Ormazd par son choix de sagesse et la confession de la bonne Den." Livre III

Il faut savoir que le Denkart se compose de neuf livres, dont les deux premiers semblent définitivement perdus. Le troisième livre n'est, lui, que partiel. Sur les 7 livres restants, le livre 3 et 5 sont apologétiques, le livre 6 parle de sagesse morale, et les livres 7 à 9 traitent d'exégèse et de théologie. Son auteur est Aturpât i Emetan.

Livre 01. Livre perdu.
Livre 02. Livre perdu.
Livre 03. Livre partiel de 420 chapitres - Doctrines et croyances, conduite et instructions.
Livre 04. Les écrits des Dastours des périodes Arsacides et Sassanides.
Livre 05. Les écrits d'Adarfarnbag, fils de Farroxdad.
Livre 06. Vaste recueil de conseils traditionnels - Sagesse des sages.
Livre 07. Vie de Zoroastre.
Livre 08. Résumé de l'Avesta.
Livre 09. Contenu des Nasks.

LE ZARATHUSHT-NAMAH
Ce poème persan du 13e siècle (donc écrit durant la période islamique) est le récit traditionnel de la vie de Zarathoustra en tant qu'enseignement sacerdotal (sorte de catéchisme). Il s'agit d'une poésie de forme épique d'environ 1500 vers rédigée en persan par Zarathushti Bahrâm I Pajdû.

"Puisse tout homme lire dans ce livre, puisse tout homme connaître la voie droite qui est dans notre saint religion et dans nos lois."

Mais qu'apprenons-nous sur Zarathoustra ?

Fils de Pourushaspa et de Dughdhova, Zarathoustra aura trois épouses durant sa vie, dont sa disciple Hvogva, ainsi que plusieurs enfants. C'est déjà pas mal !

Mais on apprend également toute sa vie légendaire depuis sa naissance, compliquée par la volonté des démons de le supprimer. C'est ce que l'on appelle les sept miracles de Zarathustra.

"Au temps où le monde était troublé par les méchants, il n'y avait ni instruction, ni direction, ni autorité parmi des hommes étourdis ; ignorant Dieu et ses commandements, ils s'étaient détournés du culte divin. L'univers ayant succombé sous la volonté du Démon maudit, tout le monde s'éloignait de la justice et de la loi. Le cœur d'Ahriman était joyeux et riant ; il était réjoui de l'égarement des hommes. Mais Dieu fit grâce à la foule malheureuse et eut pitié d'elle ; il résolut de susciter un Guide."

À 15 ans, une lumière surnaturelle émane du corps de Dughdhova. Les mages sont consultés et y voit un danger à leur monopole religieux. Il y voient un maléfice et veulent la faire immoler, mais son père la met à l'abri en l'exilant et la confiant à Paitaraspa, souverain d'Uruk, son ami. Ce dernier marie son fils Pourushaspa avec elle, et cette dernière se retrouve rapidement enceinte.

Dughdhova est avertie par un songe que son enfant est prédestiné à sauver les bons des entreprises des forces du mal. Au printemps, elle accouche.

"Au moment où le matin du temps répandit la lumière, le Bienheureux Zarathoustra vint au monde. Il riait en quittant le sein de sa mère et de son rire le palais fut empli de lumière. Émerveillé de ce rire et de la radieuse beauté de son fils, le père comprit que c'était là la Gloire de Dieu, car sauf lui tous les enfants, en naissant, pleurent. On lui donna le nom de Zarathoustra et tout le monde sut ce qui s'était passé...
Les femmes, jalouses du rire et de la beauté radieuse de l'enfant, se passionnaient dans la crainte qu'il leur inspirait. Jamais, disaient-elle, on n'a vu choses pareilles ! Nous ne savons pas ce qui en adviendra, ni ce qui en résultera dans le monde, car jamais ne se vit pareil enfant, sur la terre il n'a pas d'égal en beauté !
Bientôt le bruit de la beauté et du rire de l'enfant se répandit dans al ville, et tous ceux qui étaient impurs et partisans de la mauvaise loi en ressentirent comme un dard dans le cœur."

Bien sûr, les forces du Mal vont tout tenter pour l'éliminer. Aux 6 essais démoniaques viendront s'ajouter 6 échecs : la première fois, le chef des magiciens, Dûrâsrab tenter de poignarder le nourrisson mais il est envahi de souffrance atroces et renonce. La deuxième fois, le nourrisson est enlevé et les sorciers essayent de le brûler vif, mais "les flammes ardentes se firent pour lui douces comme l'eau et il s'endormit au milieu d'elles". La troisième fois, ils essayent de le mettre au sol d'un enclos rempli de vaches pour qu'il soit piétiné, mais une vache protectrice le couvre de son ventre. La quatrième fois, l'enfant est déposé dans une pairie où paissent les chevaux du Roi, mais une jument le protège jusqu'au retour de Dughdhova. La cinquième fois, l'enfant est abandonné dans la tanière d'une louve dont ils [les sorciers bien sûr] tuèrent les petits. En rage, la bête se rue sur le bébé, mais ce dernier la dompte d'un simple geste. La louve se couche alors près de lui et deux brebis viennent allaiter le bébé jusqu'au retour de sa mère affolée. Enfin, la sixième fois, les sorciers veulent empoisonner l'enfant alors malade, qui jette la coupe au sol.

"O vil démon ! Je n'ai que faire de ton médicament ! Le remède que tu viens de m'offrir, tu l'as préparé avec un liquide impur. Emploie tous les sacrifices que tu connaisses, mais sache que tout cela n'a pas de prise sur moi !"

Finalement, l'enfant grandit et est confié à l'âge de 7 ans à Burzên Kurus pour son éducation.

"À l'âge de quinze ans, le saint Zarathoustra ne se relâchait pas une heure du respect et de la crainte de Dieu ; nuit et jour, il restait prosterné devant l'Auteur de la création. N'attachant point son âme aux choses de ce monde périssable, il tourmentait son corps et le faisait souffrir dans l'exercice de la dévotion. Il fit beaucoup de bien dans le monde, autant en public qu'en secret. Y avait-il quelque part un homme privé de tous moyens de subsistance, Zarathoustra le faisait venir en secret, l'appelait près de lui, le soignait et lui donnait bien des choses. Y avait-il quelqu'un dans la misère, éprouvé par la souffrance et par l'adversité, Zarathoustra lui donnait de quoi se vêtir et ce dont il avait besoin pour vivre et arrangeait ses affaires. Pour lui, le monde et les choses de ce monde, tout ensemble, n'avaient pas grande importance ; jour et nuit, il n'avait d'autre soin que d'adorer le Dieu créateur. Et sa bonne gloire se répandit dans le monde auprès des grands et auprès des humbles."

À 30 ans, Zarathoustra se décide à quitter ses parents et sa patrie pour gagner l'Iran, accompagné d'un petit groupe de convertis. Le groupe marche vers l'Orient mais se retrouve arrêté par les flots d'un torrent de montagne, l'Abâdî. Pour franchir cette rivière, il n'y avait alors aucun pont.

"Il supplia le Créateur de lui donner un passage à travers le fleuve et, comme il priait de toute son âme, avec crainte et respect, le Dieu Saint l'exauça. Zarathoustra se leva et, entrant dans l'eau, ordonna au peuple de le suivre sans délai. Tous donc se hâtèrent vers le fleuve sans même dépouiller leurs vêtements. Comme le navire glisse sur les flots, ainsi marchèrent-ils à la surface de l'eau ; on eût dit qu'il y avait un pont jeté sur l'eau et par ce pont Zarathoustra traversa aussitôt le fleuve."

Le soir même, Zarathoustra a la vision d'une grande bataille opposant une armée venue du Nord à une troupe venue du Sud. Cette remportait la victoire, repoussant les suppôts des ténèbres avec leurs armes de lumière. C'est là le signe du triomphe final de la lumière sur les ténèbres.

Plus tard, la troupe arrive au bord de la rivière Daitya, le premier des lieux et des pays excellents que créa le Seigneur Sage. Elle y plante alors ses tentes pour se reposer. Au petit matin, Zarathoustra descend sur la berge pour accomplir ses ablutions rituelles. Mais voilà que les eaux de la sainte Daitya monte d'elles-mêmes en quatre vagues successives, la première recouvrant ses pieds, la seconde ses jambes jusqu'aux genoux, la troisième son corps jusqu'à la taille, et la quatrième jusqu'à se gorge. Puis les flots se retirent alors, et voilà Zarathoustra resplendissant comme le feu, diffusant une lumière intense. C'est alors que Vohumano se manifeste à lui, sous la forme d'un ange. S'en suit alors une série de sept entretiens étalés sur dix années avec Ahura Mazda. Au fur et à mesure des années, son groupe se réduit, jusqu'à se retrouver avec un dernier disciple (Mêdyomâh) au terme des dix années.

Zarathoustra prêche sa doctrine des années durant (10 ans), mais se heurte à l'hostilité des prêtres (Karpan) et des Kavi (Seigneur). Il tente alors de convertir sans succès un prince nommé Parshat. Puis en passant en Bactriane, il gagne la ville de Balkh où règne Vishtaspa, cinquième souverain de la dynastie des Keyanides. Il a alors 40 ans.

"Il y arriva à une époque fortunée, se reposa quelque temps dans le palais royal puis, après avoir, avec ferveur, invoqué le nom de Dieu, chercha à approcher le roi. Fièrement, il entra dans la salle d'audience et fixa son regard sur le roi, le diadème et le trône. Il vit d'abord les chefs du royaume rangés sur deux rangs, debout et les flancs ceints, les grands du pays d'Iran et ceux de toutes les autres régions, les chefs ou les princes [...]. Devant eux, il vit, assis sur deux rangs, pleins de dignité et de noblesse, les docteurs, puis autour du trône du roi Vishtaspa deux autres rangs de courtisans [...]. Le roi des rois, le front ceint de la couronne de turquoises, siégeait sur le trône d'ivoire."

Le roi lui pose maintes questions auxquelles Zarathoustra répond avec sagesse. Tous sont alors émerveillés par cet homme. Au troisième jour, le prophète déclare :

"O maître du monde, je suis le prophète que Dieu a envoyé au-devant de toi, Dieu par la volonté duquel les sept cieux et la terre apparurent, et qui créa les astres tels qu'ils sont devant ceux qui les contemplent ; Dieu qui donna la vie et qui distribue le pain quotidien, sans reprocher ce bienfait à ces créatures ; Dieu qui, sans que tu en prennes souci, t'a déféré la royauté, le trône et la couronne, qui du néant t'a appelé à l'existence, par ordre duquel il t'est échu de régner sur tous les hommes."

Convaincu, Vishtaspa comble de cadeaux Zarathoustra, et provoque alors la jalousie des Karpan, qui manigancent alors un plan pour le discréditer. Pendant son absence, les Karpan corrompent le portier pour avoir la clé de l'appartement du prophète, puis entreposent toutes sortes d'objets sinistres dans sa chambre, comme des cadavres, des têtes de chats ou encore du sang et des os. Fermant la porte derrière eux, ils redonnent alors la clé au portier déloyal, le sommant de ne rien dire, puis avertissent Vishtaspa que ce Zarathoustra n'est autre qu'un sorcier noir, usant de magie noire dans sa chambre le soir. Intrigué, Vishtaspa ordonne alors qu'on fouille sa chambre, et tous les objets sont apportés devant lui. Bien sûr, les têtes de chats, les os, le sang et les ongles des cadavres sont aussi apportés. Le roi Vishtaspa s'exclame alors :

"Chien misérable ! Tu n'es digne que du pal et du gibet ! Tu vois clairement ce qui est devant toi, et tout cela se mêle à tes ignobles nippes ! Mettez cet homme en prison, et ne faîtes point attention à ce qu'il dira, car il n'est autre que le chef des sorciers et ne cherche qu'à bouleverser le monde !"

Zarathoustra est enfermé durant une semaine, accablé de douleur. Mais un épisode va tout changer : c'est le miracle du cheval noir. En effet, le cheval favori de Vishtaspa tombe étrangement malade après l'emprisonnement de Zarathoustra, et se retrouve ses quatre pattes rentrées jusqu'aux sabots à l'intérieur de son corps ! Les Karpan sont convoqués en urgence, mais ne parviennent pas à guérir les maux du cheval. Du fond de sa prison, Zarathoustra fait savoir au roi qu'il peut guérir son cheval. Il est alors libéré et conduit jusqu'au cheval noir. Zarathoustra promet d'accepter la requête du roi, mais à quatre conditions. A chacune des conditions acceptées, une patte du cheval réapparaîtra alors. Premièrement, Vistaspa doit reconnaitre Zarathoustra comme le prophète d'une religion nouvelle et embrasser cette dernière. Ce dernier accepte, et une patte réapparaît soudainement, devant une assistance époustouflée. Puis le roi doit faire de son fils aîné le protecteur du prophète et l'instrument d'une guerre sainte pour la conversion des rois aux alentours ; Il accepte et une deuxième patte réapparaît. Puis le roi doit laisser le prophète prêcher la Bonne Nouvelle à son épouse favorite, ce qu'il accepte immédiatement : une troisième patte pousse alors. Enfin, Zarathoustra demande au portier de dire la vérité, lui garantissant l'impunité. Ce dernier avoue tout et les Karpan sont alors tués sur le champ. Alors la quatrième patte réapparaît, guérissant le cheval à la plus grande joie du roi.

Zarathoustra devient fort logiquement conseiller intime du roi, prêtre domestique de la maison royale (chef du clergé), et inspire une série de guerres saintes aux alentours. Suit un autre épisode que je ne développerai volontairement pas ici : c'est l'extase de Vishtaspa.

Les années passèrent sans histoire. Mais un jour, les touraniens envahissent le royaume de Vishtaspa, certainement la conséquence d'une guerre sainte opérée par Vishtaspa dans les environs. Un d'entre eux pénètre dans le temple sacré et frappe Zarathoustra dans le dos d'un coup d'épée. Expirant, le prophète lance alors son rosaire au visage de son assassin, qui meurt aussitôt. Zarathoustra meurt à 77 ans et 40 jours.

Voilà ce que j'ai pu résumer de cet ouvrage. Je vous encourage bien sûr à prendre la peine de le lire par vous-même pour compléter vos connaissances.

LE LIVRE D'ARDA VIRAZ (ARTA VIRAZ NAMEH)
Comment faire l'impasse sur cet ouvrage passionnant, véritable "Divine comédie" iranien ? Car c'est bien souvent au chef d'œuvre de Dante que l'on compare le livre d'Arda Viraz ! De quoi parle au juste cet ouvrage ? Bah du voyage spirituel fait par Arda Viraz durant 7 jours et 7 nuits, guidé par l'ange Serosh (Sraosha) et Atar. Arda Viraz va arriver jusqu'au pont Cinwat puis avoir le privilège de visiter tout les lieux existants, aussi bien l'enfer que le paradis. Il va visiter le Hamestagan (le purgatoire), puis les différents étages du paradis, puis ceux de l'enfer, et va même jusqu'à parler à Ahura Mazda et voir Ahriman. Cette expérience extraordinaire et unique, il va transcrire dans cet ouvrage, qui se compose de 101 chapitres, très courts pour la plupart.

01. Les destructions d'Alexandre ; La nomination de Viraf.
02. Les préparatifs.
03. L'âme de Viraf quitte son corps sept jours puis revient.
04. Serosh et Atar l'accueille jusqu'au pont Cinwat.
05. Le pont est large pour Viraf, qui voit d'abord le paradis, puis l'enfer.
06. Arta Viraz visite le Hamestagan, où résident les âmes ni bonnes ni mauvaises (purgatoire).
07. Visite du Houmat, lieu où résident les bonnes pensées.
08. Visite du Houkht, lieu où habitent les bonnes paroles.
09. Visite du Houvarchte, lieu où résident les bonnes actions.
10. Visite du Garomana.
11. Vohumano emmène Arta voir Ormazd.
12 à 15. Arta Viraz voit les âmes pures.
16 à 18. Arta Viraz visite les Enfers.
19 à 52. Liste des châtiments pour chaque péché.
53 à 54. Arta Viraz va au Tchikât-i Dâltih.
55 à 99. Liste des châtiments pour chaque péché.
100. Arta Viraz voit Ahriman.
101. Ormazd parle à Arta et le fait retourner sur Terre.

Pour plus de détails, n'hésitez pas à aller dans la section Bon à savoir, rubrique La vie après la mort. En voici le résumé : Des destours se réunissent dans le temple du feu Farnbay et décident d'envoyer un messager dans l'autre monde parmi les hommes les plus saints et purs. Bien entendu, Arda Viraf est choisi. Il va visiter le Hamestagan (purgatoire) puis les différents étages du Paradis et de l'Enfer. Il va rencontrer les dieux les plus purs (Ormazd, Sraosha, Vohumano) tout autant qu'Ahriman lui-même, le Mal incarné, puis va assister à chacun des châtiments prévus pour chaque pêché (la liste est longue). Enfin, il va parler à Ormazd, le dieu suprême puis revenir sur Terre pour raconter ce qu'il a vu.

LE SAD-DAR (SADDER ou LIVRE DES 100 PORTES)
Il s'agit d'un traité sur 100 sujets (pour 100 chapitres) liés à la religion zoroastrienne, et écrit en persan (avec 4% de mots arabes). Nul besoin d'analyser chacun des chapitres tant ils sont courts et facile à lire. Sachez juste que peu (voir aucun) d'entre eux ne traite de mythologie. Nous restons purement dans la religion, une sorte de "guide à suivre".

Je ne listerai évidemment pas les 100 chapitres, vous comprendrez aisément pourquoi. Surtout, cela n'en vaudrait pas la peine. Voici néanmoins quelques phrases tirées de cet ouvrage ;

"Il incombe à chacun de faire un effort pour tuer une créature nocive."

"Dans notre religion, il n'y a pas de devoir mieux que de porter la ceinture sacrée, et il incombe à l'homme et à la femme."

"À quoi ressemble un menteur ? Un menteur coopère avec Ahriman."

"Un homme honnête est meilleur qu'un monde entier de menteurs."

"La première personne qui a porté la ceinture sacrée fut Jamshid."

"Chacun qui a attaché la ceinture sacrée à la taille est hors d'atteinte d'Ahriman, et habite la demeure d'Ohrmazd."

"Gardez le feu pur et sain, loin de l'impureté."

LE MÉMORIAL DE ZARIR
Cette épopée narre les exploits de Zarir (ou Zarer), frère cadet du roi Vishtasp, ainsi que de sa mort dans la guerre contre Arzasp. Tout commence avec l'envoi d'une ambassade chez la cour de Vishtasp. Le ministre Jamasp annonce alors l'arrivée des ambassadeurs au roi :

L'un est le sorcier Vidrafs
et le second Namx'ast
avec vingt mille soldats.
Ils portent un message
et disent :"Menez-nous
devant le roi Vistasp."

Le roi reçoit l'ambassade, cette dernière lui sommant d'abandonner la foi d'Ohrmazd sous peine de tout détruire.
Sire, j'ai entendu
que vous avez reçu
la pure foi d'Ohrmazd
sinon que vous y tenez,
bien qu'un lourd préjudice
doive en naître pour nous.

Si votre Majesté
abandonne sa foi
et revient à nos dieux,
nous vous révèrerons
et nous vous offrirons
beaucoup d'or et d'argent,
beaucoup de beaux chevaux
et bien des trônes royaux.

Si, fidèle à cette foi,
vous refusez nos dieux,
nous nous élancerons,
brûlant et dévastant
de bêtes et d'humains
dépeuplant le pays
imposant à vous-même
un dur labeur d'esclave.

Vishtasp est angoissé par ce qu'il entend, mais son frère Zarir vient prendre la parole :

Quand le fier général
le preux Zarir apprit
l'abattement du roi,
il entre au palais
et dit au roi Vishtasp :
"Sire, daignez permettre
que je fasse moi-même
répondre à ce message."

Sa réponse est sans appel : "Nous n'abandonnerons pas notre foi, nous ne deviendrons pas vos coreligionnaires"La lettre est alors scellée et emportée par les ambassadeurs. Vishtasp ordonne à Zarir de faire allumer des feux de montagne, puis convoque devant le palais tous les hommes valides, l'exception des prêtres.

Tous les hommes convoqués
au palais de Vishtasp
s'assemblèrent en armée,
fifres et tambours sonnants,
et poussèrent des clameurs.

Ils formèrent une colonne,
les mahuts sur leurs bêtes,
les cavaliers à cheval,
les conducteurs en chars.

Nombreux étaient les haches,
les carquois pleins de flèches
et les cuirasses brillantes,
et les cuirasses quadruples.

Le roi Vishtasp fait camper son armée, puis interroge son ministre Jamaspa sur l'issue de la bataille qui doit se livrer le lendemain. Sa réponse n'est pas celle qu'il espérait : Jamaspa présage la défaite des armées iraniennes, ainsi que la mort de Zarir.

Il dit : "Heureux celui
qu'aucune mère n'enfanta,
qui naquit pour mourir,
ou qui, resté au loin,
échappe à ce destin.

Car au jour de l'assaut
mainte mère sera sans fils
et plus d'un fils sans père,
plus d'un frère sans son frère,
plus d'une femme sans époux.

Nombreux sont les chevaux
qui, furieux, erreront
parmi les Chionites
sans retrouver leur maître.

Heureux qui ne peut voir
ce sorcier de Vidrafs.
Il vient, rallume la lutte,
et abat par traitrise
le valeureux Zarir
 dont on prend le coursier.

Vishtasp est mécontent des propos de son ministre et perd soudainement courage. Il faut le discours de ses plus valeureux guerriers que le roi se relève et réagisse enfin.

Alors Vishtasp se lève,
se rassied sur son trône
et fait venir Jamaspa.
Il lui dit : "Qu'il en soit 
comme tu le prévois."

Or, je ferai construire
une citadelle d'airain ;
et j'y ferai construire
des barrières de fer.

Mes fils et mes frères,
les princes de mon sang,
je les y enfermerai.
Peut-être échapperont-ils
aux mains des ennemis.

Vishtasp s'informe également sur le sort de ses ennemis à l'issue de cette bataille, et la réponse de son ministre, qui lui répond (entre autre) : 

Cent trente-deux myriades
viendront de leurs quartiers,
et une fois venus
aucun ne survivra
sinon le roi Arzasp.

Le lendemain arrive et la bataille commence alors, comme cela était prévu. Zarir engage alors le combat :

Le valeureux Zarir
s'élance à la bataille
pareil au dieu du Feu
qui fond sur les roseaux,
soutenu par le vent.

Qu'il pointe droit son épée
ou qu'il frappe du revers
il tue dix Chionites.
Quand il a faim ou soif, 
la vue du sang chionite
suffit à l'apaiser.

Arzasp, roi des Chionites, contemple le combat du haut d'une colline, promettant sa fille à celui qui ira défier Zarir. Se dévoue alors Vidrafs qui ordonne que l'on selle son cheval.

Et Vidrafs le sorcier,
monté sur son cheval,
prend son épieu magique
fait de rage, de poison,
le brandit dans sa main
et se mèle à la lutte.

Quand il voit que Zarir
combat si vaillamment,
il n'ose lui faire front.
Par derrière, il l'assaille.

Dessous son baudrier,
en haut de son kustik,
dans le dos il l'atteint ;
il pousse jusqu'au coeur
et le renverse à terre.

Alors sont suspendus
le sifflement des flèches
et la clameur des braves.

Zarir est donc tué, et le roi Vishtasp exhorte alors ses guerriers à le venger, promettant lui aussi sa fille. Parmi tous, seul Bastwar, le fils de Zarir, répond à l'appel du roi et se propose pour aller voir si son père est encore vivant. Vishtasp tente de raisonner Bastwar mais il n'y arrive pas : le jeune fils de Zarir se fait donner en cachette le cheval de son père et s'élance au combat.

Et Bastwar en secret
dit au grand écuyer
"Par ordre de Vishtasp
le cheval de Zarir
donnez-le à Bastwar".
Et le grand écuyer
fit seller le cheval.

Or il se met en selle
et lance son cheval, 
et massacre l'ennemi
tant qu'il arrive au lieu
où il voit son père mort.

Arrivant devant le corps de son père, Bastwar entonne alors un chant funèbre. Puis il retraverse les rangs ennemis, se frayent un chemin pour rentrer au camp.

Bastwar pousse son cheval,
massacre l'ennemi
et arrive chez Vishtasp.
"J'y fus, dit-il, j'ai vu
l'Iran près du triomphe,
mais j'ai vu mort son chef
le preux Zarir, mon père.
Mais, sire, s'il vous plait,
laissez-moi repartir
pour que je venge mon père."

Jamaspa engage le roi à laisser partir Bastwar et ce dernier y consent. Avant de repartir, Bastwar procède à l'Incantation de la flèche, puis il se lance dans le combat si vaillamment que Arzasp demande à nouveau à ses guerriers d'aller défier cette fois-ci cet enfant (de 10 ans !!). Bien entendu, Vidrafs se dévoue à nouveau et se prépare à combattre. Commence alors le duel entre Bastwar et le sorcier. Mais voici que l'âme de Zarir vient conseiller son fils : 

Et l'âme de Zarir
lui crie : "Cet épieu,
que ta main le rejette !
Tire une flèche du carquois
et réponds à ce fourbe !"

Bastwar sort victorieux de son duel, puis il enlève au sorcier les ornements avant de retourner parmi ses compagnons.

Il lui prend les chaussures,
le vêtement d'or de Zarir
et sur le destrier
de Zarir, il s'assied
et son propre coursier
il le tient par la bride.
Il lance son cheval
et taille l'ennemi
tant qu'il arrive au lieu
où se trouve Gramik-kart,
qui, le drapeau aux dents,
ne cesse de combattre.

Alors Bastwar va jusqu'à battre Arzasp et ses hommes, les délogeant de la colline, pour offrir la victoire finale, aidé par Gramik-kart et Spandadat !! Passionnant !