Les Mayas avait un système d'écriture (à la fois idéographique et phonétique, mais non alphabétique) et consignaient leur mythologie sur divers supports (pierre, céramique, bois, parois de grottes, papier "amatl"), notamment sur des manuscrits pré-hispaniques que l'on appelle aujourd'hui des Codices (pluriel de Codex). Hélas, sur les milliers d'ouvrages rédigés par les Mayas anciens, seuls cinq nous sont parvenus et ont échappé aux destructions massives des espagnols (notamment de la folie fanatique et zélée de l'évêque Diego de Landa !!). Et encore, concernant le cinquième (le codex de Prague), tout reste encore à confirmer quant à son authenticité pré-conquête... Comprenez donc bien que rien n'a survécu de l'époque dite Classique (250/950) : ces cinq codices sont d'époque Post-classique (950/1542), ayant survécus à l'autodafé ordonné par Diego de Landa le 12 Juillet 1562 ! Il est tout aussi étonnant de voir le peu de sources historiques indigènes ou européennes dont nous disposons concernant la civilisation maya, à l'inverse par exemple de la civilisation inca, qui fourmille de récits historiques écrits par l'envahisseur espagnol.
En conséquence, vous remarquerez la maigreur des sources dont nous disposons pour parler de la mythologie maya. Le passionné de mythologie que je suis le regrette amèrement ; le collectionneur insatiable (que je suis également) est rassuré quant à l'ampleur de ses futurs achats. Malgré tout, cette "maigreur des sources" ne doit pas nous faire oublier la chance inestimable qui s'offre à nous : nous disposons d'une trace pré-conquête, donc d'une trace non souillée par l'Occident et sa folie religieuse. D'une trace sincère et vraie, faite par les Mayas eux-mêmes, non par les envahisseurs, ni même par des métisses (comme cela est le cas pour la civilisation inca). Et cela n'a pas de prix !
L'autre chance que nous avons, c'est que nous avançons très vite dans le déchiffrement des glyphes mayas. D'ici peu, l'écriture maya nous livrera tous ses secrets (elle a déjà bien commencé), et cela sera de notre vivant !
J'ai fais le choix de séparer les sources en deux grandes parties : pré-conquête et post-conquête. C'est comme cela que la présentation des sources me semble la plus cohérente et la plus efficace. J'ai rajouté pour le "fun" une troisième partie (Les autres sources), l'histoire d'être le plus complet possible, même si cela ne touche plus vraiment aux mythes. Ainsi, je peux vous assurer que le néophyte aura dans cette section tout ce qu'il faut pour organiser ses premiers achats et avoir une vue d'ensemble de ce qui s'offre à lui !
Comme indiqué plus haut, cela est la plus belle chose qui pouvait nous arriver : même si elles sont peu nombreuses, des sources indigènes pré-conquête sont parvenues jusqu'à nous, et ce malgré tous les efforts de nos amis espagnols pour les faire disparaître. Folie, quand tu nous tiens...
Ces sources précieuses comprennent une série de Codices, six pour être précis (dont quatre sûrs désormais), ce qui est à la fois peu et beaucoup.
1. LE CODEX DE DRESDE
(ou Codex Dresdensis)
12e/15e siècle (Période Post-Classique) - Source indigène
Conservé à la Bibliothèque Universitaire de Saxe (à Dresde comme son nom l'indique) et considéré comme le plus beau des codex mayas, il provient de la région de Chichen Itza. Il est composé de 39 feuillets (donc 78 pages) pliés en accordéon pour une longueur totale de 3,56 mètres, et présente le calendrier avec les rituels associés. Il s'agit d'un traité de divination et d'astronomie, et contient donc des almanachs d'astronomie et d'astrologie. J'ai appris bien plus tard qu'il s'agissait vraisemblablement d'une copie d'un original datant de la période Classique.
Plusieurs pages du Codex de Dresde
Inutile d'investir des sommes folles pour se procurer un fac-similé de ce codex ; tout est trouvable gratuitement sur Internet, avec chaque page scannée en très bonne qualité. Enfin bon, vous faites comme vous le sentez, j'ai moi-même investi une vingtaine d'euros dans...un fac similé :)
Renseignez-vous, mais les éditions Graz mettent à disposition le fac-similé pour les trois grands codices (Dresde, Madrid et Paris), et ce, gratuitement en ligne.
Renseignez-vous, mais les éditions Graz mettent à disposition le fac-similé pour les trois grands codices (Dresde, Madrid et Paris), et ce, gratuitement en ligne.
2. LE CODEX DE MADRID
(ou Codex Trocortesianus, ou Tro-Cortesianus)
12e/15e siècle - Source indigène
Il provient de la région de Campeche et est composé de 56 feuillets (112 pages) pour une longueur totale de 6,82m. Comme son nom l'indique, il est conservé à Madrid, au Musée de l'Amérique. Il est le plus long et le mieux conservé de tous les codex mayas, et est le fruit de la réunion de deux codex : le codex Troano (70 pages) et le codex Cortesianus (42 pages). Pourquoi Cortesianus ? Parce que l'histoire veut qu'il ait appartenu à Hernan Cortès lui-même. Enfin, que contient-il ? Un ensemble d'horoscopes, d'almanachs et de prédications.
3. LE CODEX DE PARIS
(ou Codex Peresianus)
13e/14e siècle - Source indigène
L'histoire de la découverte de ce codex est des plus originales : C'est dans une corbeille de la Bibliothèque Impériale de Paris que Léon de Rosny (1837-1914) découvre ce codex, noirci par la poussière ! Très dégradé, il est conservé actuellement à la Bibliothèque Nationale de France. Composé de 11 feuillets pour une longueur totale de 1,43m, il traite de rituels religieux, de prophéties, de katuns et des dieux correspondants. Il y a même des prédictions, les cérémonies du Nouvel an et un calendrier zodiacal de 364 jours. Pour résumer, disons qu'il traite de séquence de katuns et de tuns avec ses patrons et ses cérémonies, incluant un zodiaque très mal compris. Ce codex est le plus dégradé de tous, et sa qualité artistique est considérée comme inférieure aux autres.
Pour info, Léon de Rosny appela ce codex "Codex Perez" en référence à une inscription trouvée dessus "Que fue...o de...Perez", ce qui ne manquera pas de provoquer une certaine confusion avec un autre codex que vous verrez un peu plus en-dessous. Finalement, on le nomme aujourd'hui Codex de Paris ou Codex Peresianus. Pour les petits curieux, sachez que Léon de Rosny fit 3 éditions de ce codex :
Pour info, Léon de Rosny appela ce codex "Codex Perez" en référence à une inscription trouvée dessus "Que fue...o de...Perez", ce qui ne manquera pas de provoquer une certaine confusion avec un autre codex que vous verrez un peu plus en-dessous. Finalement, on le nomme aujourd'hui Codex de Paris ou Codex Peresianus. Pour les petits curieux, sachez que Léon de Rosny fit 3 éditions de ce codex :
- 1864 : Le Codex est photographié pour la première fois sur ordre de Victor Duruy.
- 1872 : Léon de Rosny en fait une reproduction dessinée à la main.
- 1887 : Léon de Rosny en fait un fac-similé en couleur.
- 1888 : Troisième édition non colorée.
Vous l'aurez compris : ce codex est conservé à Paris, est très court et en très mauvais état. Il suffit donc d'aller sur Internet pour avoir un fac-similé gratuitement qui suffit largement.
(ou... bah Codex Grolier)
13e siècle - Source indigène
Apparu assez récemment (découvert en 1964), il est généralement admis aujourd'hui comme étant authentique. Provenant de la région de Tortuguero (Mexique), il est composé de seulement 11 pages (originellement, il devait certainement en compter 20), et aurait été trouvé dans une grotte par des pillards, dans des conditions quelque peu obscures. Il est actuellement conservé au Musée national d'anthropologie de Mexico et serait le plus ancien des codices mayas connus (la datation au carbone 14 nous emmène vers 1230). Que contient-il ? Du texte d'astronomie traitant du cycle de Vénus (104 ans), avec une collection des principaux dieux mayas. Comme vous pourrez le constater sur la photo juste en-dessous, ce codex est d'une fragilité extrême en plus d'être en lambeaux, et n'est donc pas exposé au grand public. On peut malgré tout ce procurer un fac-similé très facilement et gratuitement.
5. LE CODEX DE PRAGUE
C'est très récemment que j'ai eu vent de ce cinquième codex, conservé au musée Naprstek de Prague. Il est composé de fibres végétales recouvertes de stuc blanc, pour une longueur totale de 2,834m. Le tout forme 18 feuilles dessinées des deux cotés, soit 36 pages. Une première analyse est faite en 1956 pour conclure qu'il s'agit d'un faux, mais la réalité est un peu plus complexe. En effet, il s'agirait d'un codex maya authentique, mais couvert par des illustrations colorées fictives, et il demeure donc considérablement endommagé. Heureusement, certaines parties du codex sont d'origine et non recouvertes de dessins. Mais il nous faudra attendre un peu le temps que ce codex soit publié intégralement et rendu accessible au grand public.
6. LE CODEX PORRUA
Ce codex, dont l'authenticité est encore largement contestée, est constituée de 105 pièces de lamantin et porte le nom d'un libraire mexicain : Don Manuel Porrua. Nous ne savons pas grand chose de ce codex pour le moment, et nous ne savons même s'il s'agit d'un faux ou non, mais j'ai fais le choix de le noter ici pour se le garder dans un coin de notre tête. La science fera son travail dans les années à venir...
13e siècle - Source indigène
Apparu assez récemment (découvert en 1964), il est généralement admis aujourd'hui comme étant authentique. Provenant de la région de Tortuguero (Mexique), il est composé de seulement 11 pages (originellement, il devait certainement en compter 20), et aurait été trouvé dans une grotte par des pillards, dans des conditions quelque peu obscures. Il est actuellement conservé au Musée national d'anthropologie de Mexico et serait le plus ancien des codices mayas connus (la datation au carbone 14 nous emmène vers 1230). Que contient-il ? Du texte d'astronomie traitant du cycle de Vénus (104 ans), avec une collection des principaux dieux mayas. Comme vous pourrez le constater sur la photo juste en-dessous, ce codex est d'une fragilité extrême en plus d'être en lambeaux, et n'est donc pas exposé au grand public. On peut malgré tout ce procurer un fac-similé très facilement et gratuitement.
"Il ne peut y avoir le moindre doute sur le fait que le Codex Grolier est authentique"
Stephen Houston
5. LE CODEX DE PRAGUE
C'est très récemment que j'ai eu vent de ce cinquième codex, conservé au musée Naprstek de Prague. Il est composé de fibres végétales recouvertes de stuc blanc, pour une longueur totale de 2,834m. Le tout forme 18 feuilles dessinées des deux cotés, soit 36 pages. Une première analyse est faite en 1956 pour conclure qu'il s'agit d'un faux, mais la réalité est un peu plus complexe. En effet, il s'agirait d'un codex maya authentique, mais couvert par des illustrations colorées fictives, et il demeure donc considérablement endommagé. Heureusement, certaines parties du codex sont d'origine et non recouvertes de dessins. Mais il nous faudra attendre un peu le temps que ce codex soit publié intégralement et rendu accessible au grand public.
6. LE CODEX PORRUA
Ce codex, dont l'authenticité est encore largement contestée, est constituée de 105 pièces de lamantin et porte le nom d'un libraire mexicain : Don Manuel Porrua. Nous ne savons pas grand chose de ce codex pour le moment, et nous ne savons même s'il s'agit d'un faux ou non, mais j'ai fais le choix de le noter ici pour se le garder dans un coin de notre tête. La science fera son travail dans les années à venir...
LES SOURCES POST-CONQUÊTE
auquel il faut rajouter deux grandes sources indigènes, post-conquête cette fois-ci, que sont le célèbre Pop Wuh (vers 1555) et les Livres de Chilam Balam (beaucoup plus tardifs). Allons-y !
1. LE POPOL-WUH
(vers 1555) - Source coloniale indigène.
Le Popol Vuh, appelé également "Bible des Mayas-Quichés", est un ouvrage extrêmement précieux, car il narre (notamment) un récit cosmogonique des mayas Quichés, qui habitaient les hautes terres. Il est écrit en langue Quiché mais transcrit en latin par l'Abbé Brasseur de Bourbourg. Le manuscrit a été découvert à Chichicastenango, copié et traduit au milieu du 18e siècle ; cette copie, oubliée à son tour, fut retrouvée et publiée en 1857 et 1861.
Que veut donc dire Popol Vuh ? En voilà une bonne question ! :)
On peut le traduire par "Livre du Conseil".
Il est divisé en trois grandes parties. La première décrit la genèse du monde primordial, la deuxième traite de la création du monde actuel, tandis que la dernière parle de l'histoire des migrations légendaires des mayas Quichés. On peut donc dire que nous avons une partie cosmogonique, une autre mythologique, et enfin une dernière historique.
01. Cosmogonie Quiché.
02. Exploits des deux paires de jumeaux héroïques.
03. Histoire des migrations légendaires des Quichés + généalogie royale.
Que veut donc dire Popol Vuh ? En voilà une bonne question ! :)
On peut le traduire par "Livre du Conseil".
Il est divisé en trois grandes parties. La première décrit la genèse du monde primordial, la deuxième traite de la création du monde actuel, tandis que la dernière parle de l'histoire des migrations légendaires des mayas Quichés. On peut donc dire que nous avons une partie cosmogonique, une autre mythologique, et enfin une dernière historique.
01. Cosmogonie Quiché.
02. Exploits des deux paires de jumeaux héroïques.
03. Histoire des migrations légendaires des Quichés + généalogie royale.
de Fray Diego de Landa - Source coloniale espagnole.
3. LES LIVRES DU CHILAM BALAM
(16e-18e siècle) - Source coloniale indigène.
Il s'agit d'un ensemble de manuscrits mayas du Yucatán écrits en yucatèque (mais transcrits en caractères latins à l'époque coloniale) et rédigés au cours des deux siècles qui ont suivi la conquête espagnole. On les distingue en les nommant d'après la ville où ils ont été rédigés. En dernière nouvelle et surtout d'après mes lectures sur le sujet, il en existerait au moins 17, dont certains sont perdus :
02. Livre du Chilam Balam de Tizimin.
03. Livre du Chilam Balam de Mani.
04. Livre du Chilam Balam de Kaua (ou Kawa).
05. Livre du Chilam Balam d'Ixil.
06. Livre du Chilam Balam de Telchach (perdu).
07. Livre du Chilam Balam de Tusik.
08. Livre du Chilam Balam de Tixkokob.
09. Livre du Chilam Balam de Nah.
10. Livre du Chilam Balam de Hocaba.
11. Livre du Chilam Balam de Tekax.
12. Livre du Chilam Balam de Chan Cah.
13. Livre du Chilam Balam de Nabula (perdu).
14. Livre du Chilam Balam de Tihosuco (perdu).
15. Livre du Chilam Balam de Teabo (perdu).
16. Livre du Chilam Balam de Oxkutzcab.
17. Livre du Chilam Balam de Peto.
(Je ne sais pas s'il en existe d'autres, les plus connus étant les trois premiers)
Le contenu de ces livres est un mélange de chroniques, de prophéties et de prières. Certains sont de simples almanachs, ou encore des recueils de recettes médicales ; mais d'autres sont des livres prophétiques retraçant l'histoire commune du peuple maya. Retenez donc que ces ouvrages détiennent un contenu historique, mythologique, astronomique ou encore médical.
Chilam veut dire "Devin" (ou "Prêtre") et Balam signifie"Jaguar". Un Chilam Balam désignerait donc une sorte de prêtre ou de chamane, qui aurait annoncé la venue des espagnols. Le fruit de mes recherches m'a permis d'en comptabiliser cinq pour le moment, en espérant n'en avoir raté aucun autre (le plus connu étant incontestablement celui de Chumayel).
2. LE MÉMORIAL DE SOLOLA
(ou Annales des Cakchiquels)
Source indigène
3. RELATIONES HISTORICO-GEOGRAFICAS
(1579-1581) - Source coloniale espagnole.
?
Titre complet : relationes Historico-Geograficas de la gobernacion de Yucatan ?
Ou Relaciones Geograficas de Indias (1577)
4. HISTORIA DE YUCATÁN
(1688) - Source coloniale espagnole.
Diego Lopez Cogolludo
Vous n'aurez aucun mal à trouver gratuitement les sources pré-conquête sur Internet, à savoir les quatre codex (Dresde, Madrid, Paris et Grolier). Après libre à vous d'investir dans des fac-similé, je l'ai fait, notamment pour le codex de Dresde, qui le mérite bien plus que celui de Paris. Pour le Codex Porrua, restons prudent et considérons-le encore comme un faux, en attendant que la science ne fasse son travail (de toute manière, rien n'existe à son sujet).
Pour les sources post-conquête, point de difficulté encore une fois, à ma plus grande surprise. Le Popol Vuh dispose de plusieurs traductions françaises, cela sera à vous de faire les bons choix. Personnellement, j'ai opté pour les traductions les plus reconnues, à savoir celles de Georges Raynaud (Éditions Adrien Maisonneuve), d'Adrian Inès Chavez (Éditions Gallimard) et d'Adrien Recinos (Éditions Albin Michel). Je sais qu'il en existe d'autres, notamment celle de Pierre DesRuisseaux (Éditions Castor Astral), de Brasseur de Bourbourg (trouvable gratuitement sur Internet), ou encore celle de Raphaël Girard (Éditions Payot). Bref, il n'y a que l'embarras du choix !
Pour l'œuvre de Diego de Landa (Relation des choses du Yucatan), nous ne sommes également pas à plaindre. J'ai opté pour une superbe édition, à savoir celle des éditions Les Belles Lettres, qui force le respect. Son prix est cher (environ 50€ en neuf), certes, mais le contenu vaut largement l'investissement, croyez-moi ! Si vous n'avez pas envie d'investir autant, il y a la traduction de Brasseur de Bourbourg, la toute première de l'histoire, trouvable gratuitement sur Internet mais datant tout de même de 1864 (et pas totalement complète) ! Ou alors celle de Jean Genet, hélas pas complète parce qu'il est mort juste avant de pouvoir achever le dernier tome.
Concernant les Livres du Chilam Balam, les choses deviennent plus complexes. En effet, j'ai cru comprendre qu'il en existait au moins cinq, mais ne vous attendez pas à disposer d'une traduction français pour chacun. Parmi les trois plus connus (Chumayel, Mani et Tizimin), il existe une traduction complète de celui de Chumayel faite par Benjamin Peret, qui me semble à mon sens indispensable à l'achat. J'ai également investi dans un autre ouvrage, à savoir Les Prophéties du Chilam Balam de Jean-Marie Gustave Le Clezio, sans en connaître vraiment le contenu.
Enfin, place désormais aux autres sources, et là, c'est le trou noir. En même temps, il s'agit là d'un petit bonus alors ne venons pas nous plaindre :)
Le Rabinal Achi est donné comme un "drame musical maya du XVe siècle", donc comme un rare témoignage des traditions pré-hispaniques. Cette pièce de théâtre est disponible en version écrite, mais hélas pas en français (du moins je n'ai rien trouvé jusque là). Cela peut paraître incompréhensible qu'en 2018, aucune personne n'ait pris le temps de traduire cette pièce en français au nom de la Culture et de la Connaissance, mais c'est la triste réalité. Néanmoins, il existe des vidéos permettant de s'en faire une bonne idée. Pareil pour la Cérémonie de la Nan Pa'ch, un rituel de vénération du mais encore célébré aujourd'hui à San Pedro Sacatepequez. Et pour Les annales des Cakchiquels, bah je n'ai rien trouvé non plus en français, désolé. Par contre, un super lien pour une traduction en anglais : http://www.gutenberg.org/files/20775/20775-h/20775-h.htm.
Dans l'ensemble, nous disposons que tout ce qu'il nous faut pour parler de mythologie maya dans notre langue de Molière, du moins sur ce qui nous reste de la folie des espagnols. Je regrette juste le manque d'une tradition en français du Memorial de Solola, mais peut-être que l'avenir saura réparer cet oubli. En attendant, faisons avec ce que nous avons :)
4. LE CODEX PEREZ
(19e siècle) - Source coloniale espagnole (compilation de sources indigènes).
(19e siècle) - Source coloniale espagnole (compilation de sources indigènes).
Mon dieu que j'ai galéré pour comprendre de quoi était constitué ce mystérieux codex Perez !! En effet, la confusion venait du fait que le codex de Paris est également parfois appelé codex Perez (codex Peresianus). Du coup, j'ai réuni plein d'informations complètement erronée pendant longtemps, jusqu'à croire que ce codex était en fait le Codex de Paris ! Mais non !
Ce document est établi au 19e siècle par Juan Pio Perez (1798-1859), philologue et chercheur travaillant à Mérida (dans le Yucatán), et est composé (entre autre) d'une série de copies fragmentaires de plusieurs livres du Chilam Balam (Mani, Ixil, Kaua et Oxkutzcab) pour un peu plus de 200 pages. Le nom de Codex Perez est donné à confusion par Mgr. Crescencio Carrillo y Ancona (1837-1897) mais Juan Pio Perez lui avait donné un tout autre nom, à savoir "Principales époques de l'histoire ancienne du Yucatán".
Ce document est divisé en trois parties :
Ce document est établi au 19e siècle par Juan Pio Perez (1798-1859), philologue et chercheur travaillant à Mérida (dans le Yucatán), et est composé (entre autre) d'une série de copies fragmentaires de plusieurs livres du Chilam Balam (Mani, Ixil, Kaua et Oxkutzcab) pour un peu plus de 200 pages. Le nom de Codex Perez est donné à confusion par Mgr. Crescencio Carrillo y Ancona (1837-1897) mais Juan Pio Perez lui avait donné un tout autre nom, à savoir "Principales époques de l'histoire ancienne du Yucatán".
Ce document est divisé en trois parties :
- Partie 1 : corrélation de dates mayas et chrétiennes.
- Partie 2 : prophéties et chroniques historiques.
- Partie 3 : almanachs ( astrologiques,...), prophéties, traité relatif aux terres de Mani de 1557.
LES AUTRES SOURCES
J'ai tenu à prendre quelques lignes pour présenter quelques œuvres qui n'ont plus grand rapport avec la mythologie, mais qui méritent pleinement leur place par leur originalité.
1. LE ROBINAL ACHI
Pièce de Théâtre maya ! Poème épique.
Source indigène
Source indigène
(ou Annales des Cakchiquels)
Source indigène
3. RELATIONES HISTORICO-GEOGRAFICAS
(1579-1581) - Source coloniale espagnole.
?
Titre complet : relationes Historico-Geograficas de la gobernacion de Yucatan ?
Ou Relaciones Geograficas de Indias (1577)
4. HISTORIA DE YUCATÁN
(1688) - Source coloniale espagnole.
Diego Lopez Cogolludo
5. LES CHRONIQUES
Les chroniques de Calkini.
Les chroniques de Calkini.
Les chroniques d'Oxkutzcab.
6. RITUEL DES BACABS
(16e siècle) - Source coloniale indigène.
7. RELACION DE VALLADOLID Y TIQUINBULON
1579
Auteur inconnu
8. LES SOURCES ARCHÉOLOGIQUES
Principale source. On met dedans les sources épigraphiques (dont les fameuses stèles) bien entendu, ainsi que les sources iconographiques. Car les Mayas ont laissé des inscriptions sur toutes sortes de monuments, en passant de la stèle à l'autel en passant même par des escaliers et la céramique ! Ahh, la céramique maya ! Un vaste sujet dont je ne pourrai pas m'étendre ici.
6. RITUEL DES BACABS
(16e siècle) - Source coloniale indigène.
7. RELACION DE VALLADOLID Y TIQUINBULON
1579
Auteur inconnu
8. LES SOURCES ARCHÉOLOGIQUES
Principale source. On met dedans les sources épigraphiques (dont les fameuses stèles) bien entendu, ainsi que les sources iconographiques. Car les Mayas ont laissé des inscriptions sur toutes sortes de monuments, en passant de la stèle à l'autel en passant même par des escaliers et la céramique ! Ahh, la céramique maya ! Un vaste sujet dont je ne pourrai pas m'étendre ici.
Vous n'aurez aucun mal à trouver gratuitement les sources pré-conquête sur Internet, à savoir les quatre codex (Dresde, Madrid, Paris et Grolier). Après libre à vous d'investir dans des fac-similé, je l'ai fait, notamment pour le codex de Dresde, qui le mérite bien plus que celui de Paris. Pour le Codex Porrua, restons prudent et considérons-le encore comme un faux, en attendant que la science ne fasse son travail (de toute manière, rien n'existe à son sujet).
Pour les sources post-conquête, point de difficulté encore une fois, à ma plus grande surprise. Le Popol Vuh dispose de plusieurs traductions françaises, cela sera à vous de faire les bons choix. Personnellement, j'ai opté pour les traductions les plus reconnues, à savoir celles de Georges Raynaud (Éditions Adrien Maisonneuve), d'Adrian Inès Chavez (Éditions Gallimard) et d'Adrien Recinos (Éditions Albin Michel). Je sais qu'il en existe d'autres, notamment celle de Pierre DesRuisseaux (Éditions Castor Astral), de Brasseur de Bourbourg (trouvable gratuitement sur Internet), ou encore celle de Raphaël Girard (Éditions Payot). Bref, il n'y a que l'embarras du choix !
Pour l'œuvre de Diego de Landa (Relation des choses du Yucatan), nous ne sommes également pas à plaindre. J'ai opté pour une superbe édition, à savoir celle des éditions Les Belles Lettres, qui force le respect. Son prix est cher (environ 50€ en neuf), certes, mais le contenu vaut largement l'investissement, croyez-moi ! Si vous n'avez pas envie d'investir autant, il y a la traduction de Brasseur de Bourbourg, la toute première de l'histoire, trouvable gratuitement sur Internet mais datant tout de même de 1864 (et pas totalement complète) ! Ou alors celle de Jean Genet, hélas pas complète parce qu'il est mort juste avant de pouvoir achever le dernier tome.
Concernant les Livres du Chilam Balam, les choses deviennent plus complexes. En effet, j'ai cru comprendre qu'il en existait au moins cinq, mais ne vous attendez pas à disposer d'une traduction français pour chacun. Parmi les trois plus connus (Chumayel, Mani et Tizimin), il existe une traduction complète de celui de Chumayel faite par Benjamin Peret, qui me semble à mon sens indispensable à l'achat. J'ai également investi dans un autre ouvrage, à savoir Les Prophéties du Chilam Balam de Jean-Marie Gustave Le Clezio, sans en connaître vraiment le contenu.
Enfin, place désormais aux autres sources, et là, c'est le trou noir. En même temps, il s'agit là d'un petit bonus alors ne venons pas nous plaindre :)
Le Rabinal Achi est donné comme un "drame musical maya du XVe siècle", donc comme un rare témoignage des traditions pré-hispaniques. Cette pièce de théâtre est disponible en version écrite, mais hélas pas en français (du moins je n'ai rien trouvé jusque là). Cela peut paraître incompréhensible qu'en 2018, aucune personne n'ait pris le temps de traduire cette pièce en français au nom de la Culture et de la Connaissance, mais c'est la triste réalité. Néanmoins, il existe des vidéos permettant de s'en faire une bonne idée. Pareil pour la Cérémonie de la Nan Pa'ch, un rituel de vénération du mais encore célébré aujourd'hui à San Pedro Sacatepequez. Et pour Les annales des Cakchiquels, bah je n'ai rien trouvé non plus en français, désolé. Par contre, un super lien pour une traduction en anglais : http://www.gutenberg.org/files/20775/20775-h/20775-h.htm.
Dans l'ensemble, nous disposons que tout ce qu'il nous faut pour parler de mythologie maya dans notre langue de Molière, du moins sur ce qui nous reste de la folie des espagnols. Je regrette juste le manque d'une tradition en français du Memorial de Solola, mais peut-être que l'avenir saura réparer cet oubli. En attendant, faisons avec ce que nous avons :)