Tlatoani = "Celui qui parle", titre du plus haut dirigeant miliaire et religieux d'une cité-état. Le Huey Tlatoani, ou "Grand Tlatoani" est fréquemment traduit par "Empereur".
Cihuacoatl = sorte de vice-roi qui assiste le Huey Tlatoani pour les affaires intérieures et la Justice. Poste crée par Moctezuma I. Le plus célèbre d'entre eux est Tlacaelel.
Tecuhtli = dignitaires.
Tatli = "Père" - d'où le nom donné à Tata.
Nenetl = désigne le sexe de la femme - d'où le nom donné à Nene.
Tatli = "Père" - d'où le nom donné à Tata.
Nenetl = désigne le sexe de la femme - d'où le nom donné à Nene.
Altepetl = sorte de cité-état.
Aztlan = "Lieu des hérons" ; Lieu peut-être mythique, au nord du Mexique, d'où seraient issus les Aztèques.
Chinampa = jardin flottant sur des radeaux de roseaux fixé par des pieux et utilisé par les Aztèques dans le lac Texcoco pour y pratiquer l'agriculture.
Mésoamérique = région habitée par les Aztèques et les Mayas s'étendant du centre du Mexique jusqu'au nord de l"Amérique du Sud. Cela comprend donc une grande partie du Mexique, le Guatemala, le Belize, une partie du Honduras, du Nicaragua et du Costa Rica.
Mictlan = infra-monde (enfer) aztèque.
Queltzal = oiseau sacré de la forêt pluviale prisé en Mésoamérique pour ses magnifiques plumes.
Tenochtitlàn = capitale de l'Empire aztèque, construite sur une île du Lac Texcoco en 1325 ; site de l'actuel Mexico.
Lac Texcoco = lac du Mexique qui couvrait une grande portion dans la vallée de Mexico. Il fut asséché après la conquête espagnole.
Civilisation précolombienne = civilisation qui s'est développée avant la conquête espagnole, en référence à Christophe Colomb. Parmi les plus brillantes, celles des Mayas (9-10e siècle), des Incas (15-16e siècle) et des Aztèques (15-16e siècle).
Macehuales = "Les gens du peuple". C'est ainsi que sont appelés les habitants de chaque soleils.
Pulque = boisson fortement alcoolisée faite à partir de sève fermentée d'agave. La consommation du pulque n'était autorisée qu'aux vieillards.
Tzitzimimes = monstres, pour certains des femmes décharnées, qui à la fin des temps, dévoreraient les humains. Ils sont les divinités des étoiles, mais aussi des esprits des ténèbres malfaisants.
Chicomoztoc = lieu des sept cavernes dont sont issues les tribus du plateau central, les Aztèques et les Olmèques.
Nahuatl = langue parlée par les Aztèques.
Nemonteni = nom donnée aux 5 jours dits néfastes, qui achèvent une année aztèque.
Macehualli = paysans.
Calpixque = fonctionnaire chargé de percevoir l'impôt.
Macehualli = paysans.
Calpixque = fonctionnaire chargé de percevoir l'impôt.
L'EMPEREUR AZTÈQUE - LE HUEY TLATOANI
L'empereur aztèque porte le nom de Huey Tlatoani. Il porte le diadème en mosaïque de turquoise (Xiuhzontli) ainsi qu'un ornement nasal (Xiuhyacamitl). Il est recouvert d'un manteau de couleur turquoise (Xiuhtimatli) bordé d'ornements rouges, et est assis sur un trône appelé Tepotzoicapalli.
Voici la liste des Tlatoani puis des Huey Tlataoni :
1233-1272 - Tozcuecuextli
1272-1299 - Huehue Huitzilihuitl - "Plume de colibri"
1299-1347 - Llancueitl - "Jupe de vieillarde"
1347-1375 - Tenoch - "Nopal de pierre"
1375-1396 - Acamapichtli - "Celui qui empoigne le bâton, Poignée de flèches"
1396-1417 - Huitzilihuitl - "Plume de colibri"
1417-1427 - Chimalpopoca - "Bouclier fumant"
1427-1440 - Itzcoatl - "Serpent d'obsidienne"
1440-1469 - Moctezuma I - "Homme en colère, Celui qui lance une flèche au ciel"
1469-1481 - Axayacatl - "Visage d'eau"
1481-1486 - Tizoc - "Jambe malade"
1486-1502 - Ahuizotl - "Loutre"
1502-1520 - Moctezuma II - "Homme en colère, le jeune"
1520-1520 - Cuitlàhuac - "Celui qui a reçu une tâche"
1520-1521 - Cuauhtémoc - "Aigle qui descend"
Voici la liste des Tlatoani puis des Huey Tlataoni :
1233-1272 - Tozcuecuextli
1272-1299 - Huehue Huitzilihuitl - "Plume de colibri"
1299-1347 - Llancueitl - "Jupe de vieillarde"
1347-1375 - Tenoch - "Nopal de pierre"
1375-1396 - Acamapichtli - "Celui qui empoigne le bâton, Poignée de flèches"
1396-1417 - Huitzilihuitl - "Plume de colibri"
1417-1427 - Chimalpopoca - "Bouclier fumant"
1427-1440 - Itzcoatl - "Serpent d'obsidienne"
1440-1469 - Moctezuma I - "Homme en colère, Celui qui lance une flèche au ciel"
1469-1481 - Axayacatl - "Visage d'eau"
1481-1486 - Tizoc - "Jambe malade"
1486-1502 - Ahuizotl - "Loutre"
1502-1520 - Moctezuma II - "Homme en colère, le jeune"
1520-1520 - Cuitlàhuac - "Celui qui a reçu une tâche"
1520-1521 - Cuauhtémoc - "Aigle qui descend"
Acamapitchtli est le premier souverain aztèque historiquement identifié. Il est intronisé en 1375, et est originaire de Colhuacan, les aztèque ayant demandé à la ville un dirigeant descendant des toltèques.
Huitzilihuitl va renforcer les alliances en s'alliant à deux familles royales rivales par le mariage. Chimalpopoca va régner dix ans avant d'être assassiné par un rival en 1427.
Itzcoatl va s'unir aux chefs de Tlacopan et de Texcoco pour créer la Triple alliance et un véritable empire (1428). C'est sous son règne que les aztèques battent la ville d'Azcapotzalco, obtenant ainsi leur indépendance vis à vis de la cité.
Moctezuma I va agrandir l'Empire et créer les guerriers d'élite.
C'est durant le règne de Moctezuma II, fils d'Axayacatl, que commence la conquête espagnole.
Cuitlàhuac ne gouverne que 80 jours avant de mourir de la variole. Il est le fils d'Axayacatl et le frère de Moctezuma II
Cuauhtémoc est le dernier empereur aztèque, capturé, torturé et pendu par Cortès en 1525. C'est le fils d'Ahuitzotl et le gendre de Moctezuma II.
LE GOUVERNEMENT AZTÈQUE
Il y avait tout en haut de la pyramide le Tlatoani (ou Huey Tlatoani), qui devait remplir ses devoirs envers les dieux et protéger le peuple aztèque. Il était entouré du Cihuacoatl, qui demeurait son conseiller intime, et de grands dignitaires. Le Cihuacoatl organisait les expéditions militaires, rendait les jugements et remplaçait l'empereur lors de ses absences. En-dessous de lui se trouvait le Tlacocan, ou Grand conseil, qui était consulté avant toute décision importante, et qui pouvait refuser jusqu'à trois fois une proposition de l'empereur. Se trouvaient également les grands dignitaires, dont les chefs de l'armée, et enfin les fonctionnaires, qui s'occupaient des différentes tâches administratives.
LES GUERRIERS D'ÉLITE
"Le bouclier de l'aigle s'unit à la bannière du Jaguar." Chant de guerre
Chez les Aztèques, la guerre est au centre des conceptions religieuses, des mythes et des rituels. Pas étonnant donc que ces derniers aient crée deux ordres militaires très prestigieux : les Guerriers Aigles et les Guerriers Jaguars. Ces derniers portaient des costumes réalisés à partir du plumage et de la dépouille de leurs animaux éponymes.
"C'étaient des chevaliers qui exerçaient le métier militaire, volant comme des aigles en armes, dotés d'une vaillance et d'un courage invincibles, à juste titre on les appelait aigles ou jaguars. Ils étaient les gens les plus aimés et les plus estimés des rois et étaient ceux qui obtenaient le plus de privilèges et d'exonérations. C'est à eux que le roi faisait les plus beaux cadeaux, il leur remettait des armes et des insignes superbes et très élégantes, aucun conseil de guerre ne se tenait sans leur présence et personne n'était habilité à les remplacer, et les rois ne s'avisaient pas contredire ce qu'ils décidaient et demandaient à cette occasion, mais valisaient tout après coup. Ils avaient le soleil pour patron, ils célébraient et assuraient le service de son temple avec le plus grand soin et la plus grande révérence, et ainsi on les appelait "chevaliers du soleil"."
Diego Duran (1537-1588)
L'écriture aztèque est appelée Nahuatl. Elle est composée de dessins figuratifs à mi chemin entre le pictogramme et l'idéogramme. On y distingue des personnages, des glyphes, et d'autres signes servant de liens entre les personnages et les glyphes.
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Tepetl = montagne.
Chimali = bouclier.
Coatl (ou Cohuatl) = serpent.
Tezca = miroir.
Ollin = mouvement.
Tepetl = montagne.
Chimali = bouclier.
Coatl (ou Cohuatl) = serpent.
Tezca = miroir.
Ollin = mouvement.
LE CALENDRIER AZTÈQUE
Les aztèques disposaient de trois calendriers : un solaire (Xiuhpohualli), un sacré (Tonalpohualli) et un calendrier vénusien.
Le calendrier solaire (Xiuhpohualli) : une année est composée de 18 mois de 20 jours + 5 jours dits "néfastes" (Nemontemi), pour un total de 365 jours. Une année porte un chiffre de 1 à 13 combiné à 4 des 20 signes des jours (Maison, Lapin, Roseau, Silex). Un siècle aztèque était composé de 52 années, mettant fin ainsi à un cycle et amenant la fin du monde. Pour que la vie puisse se poursuivre, il fallait allumer le Feu nouveau dans les entrailles d'un sacrifié. Fort logiquement, l'année 1-Roseau était suivie de 2-Silex,... Et se termine 52 ans plus tard. Vous avez compris, c'est bon ?
Les 4 signes porteurs d'années sont donc Roseau, Silex, Maison et Lapin. Voici leur caractéristique :
Roseau : associées à l'Est, les années Roseau sont chaudes, fécondes et fertiles.
Silex : associées au Nord, les années Silex sont froides, austères et arides.
Maison : associées à l'Ouest, les années Maison sont brumeuses, humides et calmes.
Lapin : associées au Sud, les années Lapin sont changeantes, imprévisibles et lunaires.
MOIS 01 - Atlacahualco
MOIS 02 - Tlacaxipehualiztli
MOIS 03 - Tozontontli
MOIS 04 - Hueitozoztli
MOIS 05 - Toxcatl
MOIS 06 - Etzalcualiztli
MOIS 07 - Tecuilhuitzintli
MOIS 08 - Hueitecuilhuitl
MOIS 09 - Miccailhuitzintli
MOIS 10 - Hueimiccailhuitl
MOIS 11 - Ochpaniztli
MOIS 12 - Pachtontli
MOIS 13 - Hueipachtli
MOIS 14 - Quecholli
MOIS 15 - Panquetzaliztli
MOIS 16 - Atemoztli
MOIS 17 - Tititl
MOIS 18 - Itzcalli
Le calendrier sacré (Tonalamatl ou Tonalpohualli) : calendrier divinatoire de 260 jours, regroupés en 20 groupes (ou treizaines) de 13 jours. Chaque treizaine est désigné par un signe, lui même assigné de treize jours. Les huit premières pages du Codex Borgia détaillent les 260 jours de ce calendrier sacré.
JOUR 01 - Cipactli (Crocodile) - Tonacatecuhtli
JOUR 02 - Ehecatl (Vent) - Quetzacoatl
JOUR 03 - Calli (Maison) - Tepeyollotli
JOUR 04 - Cuetzpallin (Lézard) - Huehuecoyotl
JOUR 05 - Coatl (Serpent) - Chalchiuhtlicue (déesse de l'eau)
JOUR 06 - Miquiztli (Mort) - Tecciztecatl (dieu de la lune)
JOUR 07 - Macatl (Cerf) - Tlaloc (dieu de la pluie)
JOUR 08 - Tochtli (Lapin) - Mayahuel (déesse du pulque)
JOUR 09 - Atl (Eau) - Xiuhtecuhtli (dieu du feu)
JOUR 10 - Itzcuintli (Chien) - Mictlantecuhtli (dieu de la mort, seigneur de l'inframonde)
JOUR 11 - Ocomatli (Singe) - Xochipilli
JOUR 12 - Malinalli (Herbe) - Patecatl (dieu de la médecine)
JOUR 13 - Acatl (Roseau) - Tezcatlipoca
JOUR 14 - Ocelotl (Jaguar) - Tlazolteotl (déesse de l'amour)
JOUR 15 - Quauhtli (Aigle) - Xipe Totec (dieu du renouveau, de l'agriculture et du Printemps)
JOUR 16 - Cozcaquauhtli (Condor) - Itzpapalotl (divinité liée à la guerre, déesse de l'ancienne ville de Cuauhtitlàn)
JOUR 17 - Ollin (Mouvement) - Xolotl
JOUR 18 - Tecpatl (Silex) - Tezcatlipoca
JOUR 19 - Quiahuitl (Pluie) - Chantico (déesse de la terre)
JOUR 20 - Xochitl (Fleur) - Xochiquetzal (déesse des fleurs)
Ainsi, la première semaine commence par 1-Crocodile et se termine treize jours plus tard par 13-Roseau. La seconde commence à 1-Jaguar et se termine par 13-Mort. Et ainsi de suite ! Pour retomber sur le même signe, il faut qu'il s'écoule 260 jours. Le calendrier sacré jouait un rôle primordial dans la divination, la destinée d'une personne dépendant des qualités bonnes ou mauvaises attribuées à sa date de naissance. Par exemple, 7-Pluie était favorable, mais 2-Lapin était néfaste (Voir livre IV de L'histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne).
TREIZAINE 01 - Cipactli (Crocodile)
TREIZAINE 02 - Ocelotl (Jaguar)
TREIZAINE 03 - Macatl (Cerf)
TREIZAINE 04 - Xochitl (Fleur)
TREIZAINE 05 - Acatl (Roseau)
TREIZAINE 06 - Miquiztli (Mort)
TREIZAINE 07 - Quiahuitl (Pluie)
TREIZAINE 08 - Malinalli (Herbe)
TREIZAINE 09 - Coatl (Serpent)
TREIZAINE 10 - Tecpatl (Silex)
TREIZAINE 11 - Ocomatli (Singe)
TREIZAINE 12 - Cuetzpallin (Lézard)
TREIZAINE 13 - Ollin (Mouvement)
TREIZAINE 14 - Itzcuintli (Chien)
TREIZAINE 15 - Calli (Maison)
TREIZAINE 16 - Cozcaquauhtli (Condor)
TREIZAINE 17 - Atl (Eau)
TREIZAINE 18 - Ehecatl (Vent)
TREIZAINE 19 - Quauhtli (Aigle)
TREIZAINE 20 - Tochtli (Lapin)
Le calendrier vénusien : composé de 584 jours, qui venait en concordance avec les deux autres tous les 104 années solaires. Le cycle de 104 années solaires se nommait Ueuetiliztli, la vieillesse.
LE FEU NOUVEAU
La confrontation des calendriers formait un calendrier circulaire de 52 ans, qui équivaut à un cycle aztèque. A la fin de chaque cycle (donc après chaque période de 52 ans), le monde renaissaient symboliquement lors de la cérémonie du Feu nouveau.
1 siècle mexicain = 52 ans !
Alors, on éteignait tous les feux et l'on brisait la vaisselle dans chaque maison. Un captif était sacrifié, et l'on actionnait le bâton de feu sur sa poitrine sanglante. Quand le feu s'allumait, des messagers allaient porter à la fois la nouvelle et la flamme à la capitale. Chaque famille rallumait son foyer et renouvelait ses ustensiles de ménage au milieu de l'allégresse générale : le monde avait pris pour 52 ans un nouveau départ. Si le feu ne se rallumait pas, alors cela était signe de la fin du monde.
Selon le Codex Azcatitlàn, la première cérémonie du feu nouveau fut célébrée par les Aztèques en migration, vers la fin du 12e siècle. Le dernier feu nouveau fut allumé en 1507 sous le règne de Moctezuma II. Au total, le rite du Feu nouveau a été accompli 7 ou 9 fois (selon les récits) dans l'histoire aztèque, depuis leur départ d'Aztlan Chicomoztoc (1091, 1143, 1195, 1247, 1299, 1351, 1403, 1455, 1507). En 1559, date prévue pour la huitième célébration, l'Empire aztèque était devenu la Nouvelle-Espagne.
Ils représentaient le monde comme une sorte de croix de Malte. Chaque grandes directions correspondaient à une couleur, à une divinité et à 5 signes du calendrier divinatoire.
TECPATL (NORD) - Pays des ténèbres - Mictlampa ("Côté du Mictlan") - Mictlantecuhtli - Noir ou Jaune.
ACATL (EST) - Paradis de l'abondance - Tlapcopa ("Côté de la lumière") -Tlaloc - Rouge.
TOCHTLI (SUD) - Pays des épines et de la sécheresse - Huitztlampa ("Côté des épines") - Xipe Totec - Bleu.
CALLI (OUEST) - Jardin Tamoanchan - Cihuatlampa ("Côté des femmes") - Quetzalcóatl - Blanc.
CENTRE - Dieu du feu, Xiuhtecuhtli.
LES 13 CIEUX
01. Ehecatl + Tlaloc.
02. Citlalicue (déesse de la voie lactée).
03. Tonatiuh.
04. Tlahuizcalpantecuhtli.
05. Citlamina (déesse des étoiles) et Citlaltonac (dieu des étoiles).
06. Tezcatlipoca.
07. Huitzilopochtli.
08. Mictlantecuhtli et Meztli (Lune).
09. IIhuiatl Teoixtac ; là où résident Xolotl et Quetzalcoatl.
10. IIhuiatl Teocozauhco ; là où réside Tonatiuh (Soleil).
11. IIhuiatl Teotlauhco ; là où réside Xiuhtecuhtli (Feu).
12. IIhuiatl Teteocan.
13. L'Omeyocan / Emeteotl - Dernier ciel, de la dualité ; là où résident Ometeotl et Omecihuatl.
LES 9 ENFERS
Quand un mort arrivait au Mictlan, il devait passer par 9 lieux et passer 9 épreuves en 4 ans avant de pouvoir trouver enfin le repos à jamais.
La capitale était divisée en quatre grands quartiers : Teopan (Est), Aztacalco (Ouest), Cuepopan (Nord) et Moyotlan (Sud). Chaque quartier regroupait les fractions territoriales ou Calpulli ; et chacun d'eux fournissait un contingent de guerriers.
Partout, l'eau du lac clapotait entre les maisons, et les pirogues glissaient sans bruit à travers la ville, car tous les transports se faisaient par bateau. Deux aqueducs amènent l'eau douce car l'eau du lac est salée, des digues la protègent des caprices du lac, et trois longues chaussées prolongeant les artères principales la relient à la terre ferme. Les canaux divisent la ville en ilots rectangulaires que l'on trouve encore dans la ville actuelle de Mexico.
Au centre, sur une immense place dominant la cité, se trouve la centre religieux, le Templo Mayor. Tout autour de la ville, on trouve des Chinampas, des jardins flottants.
LES GUERRES FLEURIES
POÈMES AZTÈQUES
"Amis, écoutez !
Que nul ne vive orgueilleusement !
La colère, les querelles,
Oubliez-les, effacez-les !
Il est temps ici-bas.
Hier, on me disait,
Au jeu de pelote,
On me disait, on murmurait :
Comment être un homme ?
Comment agir avec sagesse ?
J'y songe sans cesse,
Tous disaient :
Nulle parole n'est véridique ici-bas."
Cacamatzin (1494-1520)
"Nous partirons !
Ah, soyons heureux !
Je le dis, moi, Netzahualcoyotl :
Vivons-nous réellement sur cette terre ?
Rien n'est pour toujours sur cette terre :
Un bref instant seulement.
Le jade se brise,
L'or se fend,
Les plumes précieuses se défont.
Rien n'est pour toujours sur cette terre."
Netzahualcoyotl (1402-1472)
"Mes fleurs jamais ne faneront
Mes chants jamais ne cesseront,
Aaya !
Moi, le chanteur, je les élève
Ils se répandent et s'éparpillent,
Yaho !
Ce sont fleurs qui jaunissent
Ce sont fleurs qui se fanent,
Mais elles seront emportées
Dans la demeure de l'Oiseau-aux-plumes-d'or
Ohuaya ! Ohuaya !"
Netzahualcoyotl (1402-1472)
"Coulent, coulent les eaux
Qui jamais ne se figent.
Souffle, souffle le vent
Qui jamais ne s'arrête.
Passe, passe la vie
Qui jamais ne revient"
Chant Otomi
"Comme fleur se flétrit
Je m'en irai un jour.
Nul ne connaitra plus mon nom.
On m'aura oublié sur la Terre !
Que restent au moins mes fleurs !
Que restent au moins mes chants !
Yehua !"
"Même si j'étais une pierre de jade
Même si j'étais de l'or
Je serais fondu,
Je serais réduit en poudre dans le creuset."
Cuahcuauhtzin (1410-1443)
La Terre est la région de l'éphémère !
Aya! Aya!
En sera-t-il ainsi là-bas,
Où l'on vit d'une presque-vie ?
Connaîtrons-nous la joie ?
Trouverons-nous quelque amitié ?
On n'est-il d'autre lieu que la Terre
Pour connaitre notre visage ?
Yao Ah Ilili Yao !"
Ayocuan Cuetzpaltzin (fin 15e siècle)
Deux sources principales sont disponibles en espagnol (et en anglais) concernant la poésie aztèque, à savoir Cantares Mexicanos (16e siècle) et Romanes de los Senores de la Nueva Espana (1582). Je n'ai trouvé aucune traduction française complète de ces sources, juste des fragments de traduction dans plusieurs ouvrages... Cause perdue d'avance donc pour moi.
LE DRAPEAU MEXICAIN
Il est intéressant de s'arrêter quelques minutes sur le drapeau actuel du Mexique. Vous ne remarquez rien au niveau du blason ?Le calendrier solaire (Xiuhpohualli) : une année est composée de 18 mois de 20 jours + 5 jours dits "néfastes" (Nemontemi), pour un total de 365 jours. Une année porte un chiffre de 1 à 13 combiné à 4 des 20 signes des jours (Maison, Lapin, Roseau, Silex). Un siècle aztèque était composé de 52 années, mettant fin ainsi à un cycle et amenant la fin du monde. Pour que la vie puisse se poursuivre, il fallait allumer le Feu nouveau dans les entrailles d'un sacrifié. Fort logiquement, l'année 1-Roseau était suivie de 2-Silex,... Et se termine 52 ans plus tard. Vous avez compris, c'est bon ?
Les 4 signes porteurs d'années sont donc Roseau, Silex, Maison et Lapin. Voici leur caractéristique :
Roseau : associées à l'Est, les années Roseau sont chaudes, fécondes et fertiles.
Silex : associées au Nord, les années Silex sont froides, austères et arides.
Maison : associées à l'Ouest, les années Maison sont brumeuses, humides et calmes.
Lapin : associées au Sud, les années Lapin sont changeantes, imprévisibles et lunaires.
MOIS 01 - Atlacahualco
MOIS 02 - Tlacaxipehualiztli
MOIS 03 - Tozontontli
MOIS 04 - Hueitozoztli
MOIS 05 - Toxcatl
MOIS 06 - Etzalcualiztli
MOIS 07 - Tecuilhuitzintli
MOIS 08 - Hueitecuilhuitl
MOIS 09 - Miccailhuitzintli
MOIS 10 - Hueimiccailhuitl
MOIS 11 - Ochpaniztli
MOIS 12 - Pachtontli
MOIS 13 - Hueipachtli
MOIS 14 - Quecholli
MOIS 15 - Panquetzaliztli
MOIS 16 - Atemoztli
MOIS 17 - Tititl
MOIS 18 - Itzcalli
Le calendrier sacré (Tonalamatl ou Tonalpohualli) : calendrier divinatoire de 260 jours, regroupés en 20 groupes (ou treizaines) de 13 jours. Chaque treizaine est désigné par un signe, lui même assigné de treize jours. Les huit premières pages du Codex Borgia détaillent les 260 jours de ce calendrier sacré.
JOUR 01 - Cipactli (Crocodile) - Tonacatecuhtli
JOUR 02 - Ehecatl (Vent) - Quetzacoatl
JOUR 03 - Calli (Maison) - Tepeyollotli
JOUR 04 - Cuetzpallin (Lézard) - Huehuecoyotl
JOUR 05 - Coatl (Serpent) - Chalchiuhtlicue (déesse de l'eau)
JOUR 06 - Miquiztli (Mort) - Tecciztecatl (dieu de la lune)
JOUR 07 - Macatl (Cerf) - Tlaloc (dieu de la pluie)
JOUR 08 - Tochtli (Lapin) - Mayahuel (déesse du pulque)
JOUR 09 - Atl (Eau) - Xiuhtecuhtli (dieu du feu)
JOUR 10 - Itzcuintli (Chien) - Mictlantecuhtli (dieu de la mort, seigneur de l'inframonde)
JOUR 11 - Ocomatli (Singe) - Xochipilli
JOUR 12 - Malinalli (Herbe) - Patecatl (dieu de la médecine)
JOUR 13 - Acatl (Roseau) - Tezcatlipoca
JOUR 14 - Ocelotl (Jaguar) - Tlazolteotl (déesse de l'amour)
JOUR 15 - Quauhtli (Aigle) - Xipe Totec (dieu du renouveau, de l'agriculture et du Printemps)
JOUR 16 - Cozcaquauhtli (Condor) - Itzpapalotl (divinité liée à la guerre, déesse de l'ancienne ville de Cuauhtitlàn)
JOUR 17 - Ollin (Mouvement) - Xolotl
JOUR 18 - Tecpatl (Silex) - Tezcatlipoca
JOUR 19 - Quiahuitl (Pluie) - Chantico (déesse de la terre)
JOUR 20 - Xochitl (Fleur) - Xochiquetzal (déesse des fleurs)
Ainsi, la première semaine commence par 1-Crocodile et se termine treize jours plus tard par 13-Roseau. La seconde commence à 1-Jaguar et se termine par 13-Mort. Et ainsi de suite ! Pour retomber sur le même signe, il faut qu'il s'écoule 260 jours. Le calendrier sacré jouait un rôle primordial dans la divination, la destinée d'une personne dépendant des qualités bonnes ou mauvaises attribuées à sa date de naissance. Par exemple, 7-Pluie était favorable, mais 2-Lapin était néfaste (Voir livre IV de L'histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne).
TREIZAINE 01 - Cipactli (Crocodile)
TREIZAINE 02 - Ocelotl (Jaguar)
TREIZAINE 03 - Macatl (Cerf)
TREIZAINE 04 - Xochitl (Fleur)
TREIZAINE 05 - Acatl (Roseau)
TREIZAINE 06 - Miquiztli (Mort)
TREIZAINE 07 - Quiahuitl (Pluie)
TREIZAINE 08 - Malinalli (Herbe)
TREIZAINE 09 - Coatl (Serpent)
TREIZAINE 10 - Tecpatl (Silex)
TREIZAINE 11 - Ocomatli (Singe)
TREIZAINE 12 - Cuetzpallin (Lézard)
TREIZAINE 13 - Ollin (Mouvement)
TREIZAINE 14 - Itzcuintli (Chien)
TREIZAINE 15 - Calli (Maison)
TREIZAINE 16 - Cozcaquauhtli (Condor)
TREIZAINE 17 - Atl (Eau)
TREIZAINE 18 - Ehecatl (Vent)
TREIZAINE 19 - Quauhtli (Aigle)
TREIZAINE 20 - Tochtli (Lapin)
Le calendrier vénusien : composé de 584 jours, qui venait en concordance avec les deux autres tous les 104 années solaires. Le cycle de 104 années solaires se nommait Ueuetiliztli, la vieillesse.
LE FEU NOUVEAU
La confrontation des calendriers formait un calendrier circulaire de 52 ans, qui équivaut à un cycle aztèque. A la fin de chaque cycle (donc après chaque période de 52 ans), le monde renaissaient symboliquement lors de la cérémonie du Feu nouveau.
1 siècle mexicain = 52 ans !
Alors, on éteignait tous les feux et l'on brisait la vaisselle dans chaque maison. Un captif était sacrifié, et l'on actionnait le bâton de feu sur sa poitrine sanglante. Quand le feu s'allumait, des messagers allaient porter à la fois la nouvelle et la flamme à la capitale. Chaque famille rallumait son foyer et renouvelait ses ustensiles de ménage au milieu de l'allégresse générale : le monde avait pris pour 52 ans un nouveau départ. Si le feu ne se rallumait pas, alors cela était signe de la fin du monde.
Selon le Codex Azcatitlàn, la première cérémonie du feu nouveau fut célébrée par les Aztèques en migration, vers la fin du 12e siècle. Le dernier feu nouveau fut allumé en 1507 sous le règne de Moctezuma II. Au total, le rite du Feu nouveau a été accompli 7 ou 9 fois (selon les récits) dans l'histoire aztèque, depuis leur départ d'Aztlan Chicomoztoc (1091, 1143, 1195, 1247, 1299, 1351, 1403, 1455, 1507). En 1559, date prévue pour la huitième célébration, l'Empire aztèque était devenu la Nouvelle-Espagne.
LE MONDE AZTÈQUE
Les Aztèques imaginaient l'Univers comme un disque cerné d'eau, avec un axe vertical reliant 13 cieux (crées par Ometeotl et Omecihuatl) et un inframonde de 9 niveaux. Le plan de Tenochtitlàn a peut-être été conçu suivant cet ordre cosmique.Ils représentaient le monde comme une sorte de croix de Malte. Chaque grandes directions correspondaient à une couleur, à une divinité et à 5 signes du calendrier divinatoire.
TECPATL (NORD) - Pays des ténèbres - Mictlampa ("Côté du Mictlan") - Mictlantecuhtli - Noir ou Jaune.
ACATL (EST) - Paradis de l'abondance - Tlapcopa ("Côté de la lumière") -Tlaloc - Rouge.
TOCHTLI (SUD) - Pays des épines et de la sécheresse - Huitztlampa ("Côté des épines") - Xipe Totec - Bleu.
CALLI (OUEST) - Jardin Tamoanchan - Cihuatlampa ("Côté des femmes") - Quetzalcóatl - Blanc.
CENTRE - Dieu du feu, Xiuhtecuhtli.
01. Ehecatl + Tlaloc.
02. Citlalicue (déesse de la voie lactée).
03. Tonatiuh.
04. Tlahuizcalpantecuhtli.
05. Citlamina (déesse des étoiles) et Citlaltonac (dieu des étoiles).
06. Tezcatlipoca.
07. Huitzilopochtli.
08. Mictlantecuhtli et Meztli (Lune).
09. IIhuiatl Teoixtac ; là où résident Xolotl et Quetzalcoatl.
10. IIhuiatl Teocozauhco ; là où réside Tonatiuh (Soleil).
11. IIhuiatl Teotlauhco ; là où réside Xiuhtecuhtli (Feu).
12. IIhuiatl Teteocan.
13. L'Omeyocan / Emeteotl - Dernier ciel, de la dualité ; là où résident Ometeotl et Omecihuatl.
Quand un mort arrivait au Mictlan, il devait passer par 9 lieux et passer 9 épreuves en 4 ans avant de pouvoir trouver enfin le repos à jamais.
01. Le mort doit traverser la rivière Chignahuapan.
02. Puis il doit passer entre deux montagnes qui se rapprochent.
03. Puis il doit traverser la montagne d'obsidienne.
04. Puis résister au souffle d'un vent glacé et coupant comme des lames de rasoir.
05 & 06. Puis tirer à l'arc.
07. Puis affronter une bête féroce qui dévore les cœurs.
08. Puis passer un endroit étroit entre les rochers.
09. Pour enfin mériter le repos, le Chignahumictlan.
TENOCHTITLAN/MEXICO
En 1325, les Aztèques bâtirent une puissante cité-État sur une île, au milieu du lac Texcoco, dans le bassin du Mexique, et la nommèrent Tenochtitlàn, ce qui signifie en Nahuatl "le lieu du Tenochtli", le Tenochtli étant le figuier de barbarie. Elle est également nommée Mexico, ce qui signifie "La ville au milieu du lac de la Lune".
Partout, l'eau du lac clapotait entre les maisons, et les pirogues glissaient sans bruit à travers la ville, car tous les transports se faisaient par bateau. Deux aqueducs amènent l'eau douce car l'eau du lac est salée, des digues la protègent des caprices du lac, et trois longues chaussées prolongeant les artères principales la relient à la terre ferme. Les canaux divisent la ville en ilots rectangulaires que l'on trouve encore dans la ville actuelle de Mexico.
Au centre, sur une immense place dominant la cité, se trouve la centre religieux, le Templo Mayor. Tout autour de la ville, on trouve des Chinampas, des jardins flottants.
Vers 1500, les Aztèques était le peuple le plus puissant de la Mésoamérique, et Tenochtitlàn figurait parmi les villes les plus peuplées au monde, comptant alors entre 150.000 et 250.000 habitants.
En 1521, les conquistadors espagnols menés par Hernan Cortès vont détruire en grande partie la ville pour y fonder, une fois le lac asséché, la ville de Mexico.
LE TEMPLO MAYOR
Au centre de la capitale Tenochtitlàn se trouvait le Templo Mayor, qui faisait partie de l'Enceinte sacrée, qui était le centre religieux de l'Empire. L'Enceinte sacrée était une grande place de 12 hectares, qui derrière ses murs étaient parsemés de sanctuaires, dont le plus important était le Templo Mayor, ainsi que de petites pyramides, d'écoles pour les nobles et même d'un terrain de jeu de balle.
Le Templo Mayor était un lieu de cérémonies très importants. La pyramide, haute de 45m, était surmontée de deux petits temples honorant Tlaloc (bleu et blanc) et Huitzilopochtli (rouge et blanc). On y pratiquait de très nombreux sacrifices rituels.
Il y avait également le temple rond de Quetzalcóatl, celui de Tezcatlipoca, celui de la déesse terrestre Ciuacoatl, le Coacalco (panthéon consacré au culte des dieux étrangers) ou encore une école de musique.
En 2006 est découverte la Pierre de Tlaltecuhtli, déesse de la Terre, qui constitue le plus grand monolithe aztèque découvert à ce jour.
Le Templo Mayor était un lieu de cérémonies très importants. La pyramide, haute de 45m, était surmontée de deux petits temples honorant Tlaloc (bleu et blanc) et Huitzilopochtli (rouge et blanc). On y pratiquait de très nombreux sacrifices rituels.
Il y avait également le temple rond de Quetzalcóatl, celui de Tezcatlipoca, celui de la déesse terrestre Ciuacoatl, le Coacalco (panthéon consacré au culte des dieux étrangers) ou encore une école de musique.
En 2006 est découverte la Pierre de Tlaltecuhtli, déesse de la Terre, qui constitue le plus grand monolithe aztèque découvert à ce jour.
TEOTIHUACAN
Surnommée La cité des dieux, Teotihuacàn n'est pas une cité aztèque. Elle est située à 50 km au nord de Mexico et devait à son époque être la première métropole du Mexique précolombien. À son apogée, la cité-état comptait environ 150.000 habitants. Gigantesque centre religieux, de pèlerinage et d'échanges commerciaux, Teotihuacàn a influencé toutes les civilisations du Mexique Ancien, et bien évidemment, les Aztèques.
- La place de la Lune.
- Le palais de Quetzalpapalotl (dont les nombreuses fresques datent de 220-250 de notre ère).
- L'allée des morts.
- La pyramide du Soleil (225x222m pour 65m de hauteur).
- Le palais de Quetzalcoatl.
Bien sur, je ne vais pas m'étaler sur chacun de ces vestiges monumentaux, mais je tenais à écrire quelques lignes sur ce site fabuleux, qui influença grandement les Aztèques. Car inutile de rappeler que dans la mythologie aztèque, Teotihuacàn est le lieu où les dieux se réunirent après l'effondrement du quatrième soleil, pour décider qui deviendrait le nouveau soleil. Et même aujourd'hui, c'est un des sites archéologiques les plus visités du Mexique.
La cité est détruite vers 750, pillée et incendiée, puis redécouverte par les Aztèques, qui la baptisèrent Cité des dieux.
Voici les éléments qu'il faut retenir :
- La pyramide de la Lune (150x140m pour 45m de hauteur).- La place de la Lune.
- Le palais de Quetzalpapalotl (dont les nombreuses fresques datent de 220-250 de notre ère).
- L'allée des morts.
- La pyramide du Soleil (225x222m pour 65m de hauteur).
- Le palais de Quetzalcoatl.
Bien sur, je ne vais pas m'étaler sur chacun de ces vestiges monumentaux, mais je tenais à écrire quelques lignes sur ce site fabuleux, qui influença grandement les Aztèques. Car inutile de rappeler que dans la mythologie aztèque, Teotihuacàn est le lieu où les dieux se réunirent après l'effondrement du quatrième soleil, pour décider qui deviendrait le nouveau soleil. Et même aujourd'hui, c'est un des sites archéologiques les plus visités du Mexique.
La cité est détruite vers 750, pillée et incendiée, puis redécouverte par les Aztèques, qui la baptisèrent Cité des dieux.
Les Aztèques se trouvaient presque constamment en guerre avec un état voisin. Mais en cas de paix prolongée, on instaurait les Guerres fleuries, pour fournir des victimes aux dieux exigeants. On en profitait pour s'entraîner et pour montrer sa puissance en faisant de nombreux prisonniers. C'est le frère de Moctezuma Ier, Tlacaelel, qui fut le promoteur de ces guerres fleuries, mais c'est bien Moctezuma Ier qui les instaure, étant décisionnaire.
LES SACRIFICES HUMAINS
Les Aztèques pratiquaient le sacrifice humains de manière très régulière et quasi industrielle. Il s'agissait de sacrifices sanglants, qui n'épargnaient pas les femmes et les enfants. Pour comprendre cette pratique (et non pour essayer de les pardonner), il faut comprendre leur pensée religieuse. Les Aztèques pensaient que le monde avait été détruit plusieurs fois déjà, et que les dieux pouvaient détruire le monde actuel. Il fallait donc les apaiser en offrant du sang humain. Un tremblement de terre, une sécheresse ou une inondation : tout était l'œuvre des dieux ! Les Aztèques vivaient donc avec la peur que les dieux, insatisfaits, détruisent le cinquième monde, celui dans lequel ils vivent. Après tout, ils en avaient déjà détruit quatre auparavant !
Le sacrifice perpétue également le mythe du sacrifice des dieux lors de la création du cinquième soleil. Pour permettre au nouveau soleil de bouger, les 1600 dieux se sacrifièrent ! Les hommes doivent alors se souvenir de cela en imitant ce sacrifice des dieux. Car le mouvement initial crée par le sacrifice des dieux ne se conserve pas, l'univers s'épuise. Les sacrifices doivent être constants et nombreux, et concernent principalement les prisonniers faits au combat contre les états voisins. On en déduit donc logiquement que du sacrifice découle la nécessité de la guerre et de la conquête. Paradoxalement, les sacrifiés étaient assurés d'une existence heureuse dans l'au-delà.
Retenez donc bien ceci : il faut nourrir les dieux de force vitale, du "liquide précieux" qu'est le sang humain. Ainsi, le sacrifice ressort de la vision de l'univers qu'ont les aztèques.
"Voici venu le cinquième et dernier âge du monde... Il suffira aux hommes de savoir imiter notre sacrifice... Moi-même je reviendrai..." Paroles de Quetzalcóatl.
Bien sûr, il ne s'agit pas de pardonner ces méthodes horribles à en vomir, perpétuées de manière quasi industrielle, mais cela permet de mieux comprendre philosophie religieuse des Aztèques autour du sacrifice humain. Un vrai carnage humain, en corps et en sang, mais animé par la peur que le monde ne sombre à jamais dans les ténèbres sans cela...
Le sacrifice perpétue également le mythe du sacrifice des dieux lors de la création du cinquième soleil. Pour permettre au nouveau soleil de bouger, les 1600 dieux se sacrifièrent ! Les hommes doivent alors se souvenir de cela en imitant ce sacrifice des dieux. Car le mouvement initial crée par le sacrifice des dieux ne se conserve pas, l'univers s'épuise. Les sacrifices doivent être constants et nombreux, et concernent principalement les prisonniers faits au combat contre les états voisins. On en déduit donc logiquement que du sacrifice découle la nécessité de la guerre et de la conquête. Paradoxalement, les sacrifiés étaient assurés d'une existence heureuse dans l'au-delà.
Retenez donc bien ceci : il faut nourrir les dieux de force vitale, du "liquide précieux" qu'est le sang humain. Ainsi, le sacrifice ressort de la vision de l'univers qu'ont les aztèques.
"Voici venu le cinquième et dernier âge du monde... Il suffira aux hommes de savoir imiter notre sacrifice... Moi-même je reviendrai..." Paroles de Quetzalcóatl.
Cette peur se concrétisait notamment à chaque cérémonie du Feu nouveau. Ayant peur que le soleil ne revienne pas, les aztèques devaient fournir "l'eau précieuse" sans laquelle la machinerie du monde cesserait de fonctionner: le sang humain. Ainsi, selon eux, le soleil exigeait du sang, comme cela fut le cas au moment du sacrifice des dieux (pour que le soleil se mette en mouvement). Le sacrifice était donc vu comme un élément primordial de la stabilité cosmique.
Le mode de sacrifice le plus fréquent consistait à étendre la victime sur la pierre : un coup violent d'un couteau de silex lui ouvrait la poitrine, et la sacrificateur, lui ayant arraché le cœur, le présentait au soleil. Ensuite, on décapitait le sacrifié, et son crâne allait s'ajouter à ceux qui s'entassaient.
Les victimes sacrifiées au dieu Xipe Totec étaient, après leur mort, écorchées et des prêtres se revêtaient de leur peau encore ensanglantées.
Pour Tlaloc, on sacrifiait des enfants, les plus beaux. Pour Xiuhtecuhtli, on brûlait les victimes sacrifiées.
Enfin, certaines victimes représentaient carrément un dieu. Elles étaient ornées, vêtues comme eux, saluées et encensées toute la journée, avant d'être sacrifiées et mangées. Car il faut bien dire que les Aztèques pratiquaient le cannibalisme sacré !
"On le dépeçait ; on en envoyait une cuisse pour le repas de Moctezuma et le reste était réparti entre les personnages ou des parents. On allait généralement le manger devant la maison de celui qui avait réduit le défunt en captivité. On faisait cuire cette chair avec du mais et l'on en donnait un morceau à chacun, dans une petite écuelle, avec un peu de bouillon et de mais; ce plat portait le nom de Tlacatlolli."
F. Bernardino de Sahagun - Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne.
Bien sûr, il ne s'agit pas de pardonner ces méthodes horribles à en vomir, perpétuées de manière quasi industrielle, mais cela permet de mieux comprendre philosophie religieuse des Aztèques autour du sacrifice humain. Un vrai carnage humain, en corps et en sang, mais animé par la peur que le monde ne sombre à jamais dans les ténèbres sans cela...
LA DIVISION DES JOURS
Chez les Aztèques, les jours se divisent en quatre parties :
Le matin (lever du soleil) : iquiça tonatiuh.
Le midi (milieu du jour) : nepantla tonatiuh.
Le soir (coucher du soleil) : onaqui tonatiuh.
Minuit (milieu de la nuit) : yohualnepantla.
Sachez que nepantla veut dire milieu, yoalli est la nuit, et tonatiuh est le dieu du Soleil (donc symbolise ici le soleil).
Chez les Aztèques, les jours se divisent en quatre parties :
Le matin (lever du soleil) : iquiça tonatiuh.
Le midi (milieu du jour) : nepantla tonatiuh.
Le soir (coucher du soleil) : onaqui tonatiuh.
Minuit (milieu de la nuit) : yohualnepantla.
Sachez que nepantla veut dire milieu, yoalli est la nuit, et tonatiuh est le dieu du Soleil (donc symbolise ici le soleil).
LE PRINCIPE DE DUALISME
La religion Aztèque est clairement basée sur le dualisme, comme cela est le cas pour d'autres religions, comme le mazdéisme des Perses. Par exemple, Tezcatlipoca et Queltzacoatl, pourtant frères et créateurs de l'humanité, sont en lutte l'un contre l'autre. Pour concrètement, le dieu originel est un dieu double, à la fois masculin et féminin, seigneur de la dualité, qui siège dans le treizième ciel. Il est la source de toute chose.
Il en est de même pour la dualité Jour/Nuit, qui est un concept clé de la pensée méso-américaine. La nuit renvoie aux temps mythiques qui ont vu naître les dieux et les démons (les Tzitzimimes). Ces deux concepts se complètent en s'opposant, et sont tous deux nécessaires à l'existence.
Il en est de même pour la dualité Jour/Nuit, qui est un concept clé de la pensée méso-américaine. La nuit renvoie aux temps mythiques qui ont vu naître les dieux et les démons (les Tzitzimimes). Ces deux concepts se complètent en s'opposant, et sont tous deux nécessaires à l'existence.
POÈMES AZTÈQUES
"Amis, écoutez !
Que nul ne vive orgueilleusement !
La colère, les querelles,
Oubliez-les, effacez-les !
Il est temps ici-bas.
Hier, on me disait,
Au jeu de pelote,
On me disait, on murmurait :
Comment être un homme ?
Comment agir avec sagesse ?
J'y songe sans cesse,
Tous disaient :
Nulle parole n'est véridique ici-bas."
Cacamatzin (1494-1520)
"Nous partirons !
Ah, soyons heureux !
Je le dis, moi, Netzahualcoyotl :
Vivons-nous réellement sur cette terre ?
Rien n'est pour toujours sur cette terre :
Un bref instant seulement.
Le jade se brise,
L'or se fend,
Les plumes précieuses se défont.
Rien n'est pour toujours sur cette terre."
Netzahualcoyotl (1402-1472)
"Mes fleurs jamais ne faneront
Mes chants jamais ne cesseront,
Aaya !
Moi, le chanteur, je les élève
Ils se répandent et s'éparpillent,
Yaho !
Ce sont fleurs qui jaunissent
Ce sont fleurs qui se fanent,
Mais elles seront emportées
Dans la demeure de l'Oiseau-aux-plumes-d'or
Ohuaya ! Ohuaya !"
Netzahualcoyotl (1402-1472)
"Coulent, coulent les eaux
Qui jamais ne se figent.
Souffle, souffle le vent
Qui jamais ne s'arrête.
Passe, passe la vie
Qui jamais ne revient"
Chant Otomi
"Comme fleur se flétrit
Je m'en irai un jour.
Nul ne connaitra plus mon nom.
On m'aura oublié sur la Terre !
Que restent au moins mes fleurs !
Que restent au moins mes chants !
Yehua !"
"Même si j'étais une pierre de jade
Même si j'étais de l'or
Je serais fondu,
Je serais réduit en poudre dans le creuset."
Cuahcuauhtzin (1410-1443)
La Terre est la région de l'éphémère !
Aya! Aya!
En sera-t-il ainsi là-bas,
Où l'on vit d'une presque-vie ?
Connaîtrons-nous la joie ?
Trouverons-nous quelque amitié ?
On n'est-il d'autre lieu que la Terre
Pour connaitre notre visage ?
Yao Ah Ilili Yao !"
Ayocuan Cuetzpaltzin (fin 15e siècle)
Deux sources principales sont disponibles en espagnol (et en anglais) concernant la poésie aztèque, à savoir Cantares Mexicanos (16e siècle) et Romanes de los Senores de la Nueva Espana (1582). Je n'ai trouvé aucune traduction française complète de ces sources, juste des fragments de traduction dans plusieurs ouvrages... Cause perdue d'avance donc pour moi.
LE DRAPEAU MEXICAIN
Moi, je vois un aigle chassant un serpent, posé sur un cactus, exactement comme dans le mythe de la fondation de Tenochtitlàn en 1325 ! Les Mexicains n'ont donc pas oubliés l'héritage de leurs ancêtres, au seul détail que le serpent a sûrement été rajouté par les catholiques après la colonisation du Mexique.
LE SAVIEZ-VOUS ?
LE SAVIEZ-VOUS ?
- La brutale conquête de l'Amérique du Sud au 15e et 16e siècle eut une conséquence étonnante : le refroidissement de la Terre de 0.15 degrés Celsius. En effet, la mort de 90% de la population précolombienne libéra 56 millions d'hectares de terres agricoles, colonisées par la végétation tropicale, qui capta du CO2. Quand on vous dit que les espagnoles n'ont pas été si méchants que ca...
- Les Aztèques offrait du sang sacrificiel aux étrangers qu'ils voulaient honorer. Ainsi, lorsque Moctezuma accueillit Cortès, il lui offrit une coupe de sang que le conquérant repoussa avec indignation. Et vous, en sachant cela désormais, qu'auriez-vous fait ? :)